L'histoire :
Catamount parvient à chasser un énorme grizzly en pleine période des neiges. Alors qu’il menaçait le vieux Pad, il parvient à lui tirer une balle dans la tête. La bête est tellement grosse qu'il leur faut un brancard pour la transporter. Ils marchent longtemps et arrivent devant un spectacle terrible : des soldats enterrent des Cheyennes massacrés. D'autres indiens sont amenés de force dans un train. Catamount parle avec l'officier responsable de cette opération. Ils sont payés par un riche propriétaire, Berton, qui veut s'emparer des environs pour développer un chemin de fer. Catamount a la surprise d'apprendre que l'homme qui dirige cette armée n'est autre que le général Clark, qui faisait partie de la 7eme cavalerie. Catamount le connaît très bien, car il lui a sauvé la vie contre des indiens qui voulaient le tuer. Cependant, Clark a changé : il vend aujourd'hui ses services au plus offrant, sans se soucier de la morale. Il est désormais un homme de main de Berton...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Deux ans après le premier tome, Catamount revient. Cette fois, il ne doit pas affronter la violence des Indiens mais la cupidité de l’homme blanc. Le scénario est simple et rappelle les grandes heures du western spaghetti façon Clint Eastwood : un grand entrepreneur est prêt à tout pour acheter le ranch de la famille de Catamount et, assisté d’une armée de truands, il va détruire tous ses opposants. C’est alors que Catamount devra réagir et venger sa famille. La toute-puissance du terrible truand évoque des grands westerns comme Chisum ou Pale Rider. Sauf qu’ici, on ne fait pas dans la dentelle : les méchants sont vraiment super méchants! Benton est gigantesque et répugnant alors que les tueurs qu’il engage ont des trognes dignes des films de Sergio Leone (pour les plus mordus de westerns, vous reconnaîtrez même le visage inoubliable de Klaus Kinski en tueur fou). Pire : Benton est accompagné d’une armée de nordistes et d’un train surmonté d’une tête de mort ! Le western prend des allures de Quentin Tarantino dans son exagération à outrance : des super vilains, de la violence à gogos et des dialogues familiers voire vulgaires. L’action ne faiblit pas une seconde et Catamount a une sacrée montagne qui se dresse devant lui ! Moins charismatique que Clint Eastwood, il est pourtant un roi de la gâchette. Sa vengeance s’étalera cependant sur un autre tome, la fin promettant une suite encore plus sanglante. Si l’on pense constamment au cinéma en lisant l’album, c’est que l’œuvre de Benjamin Blasco Martinez vaut surtout pour son visuel. A l’image de la couverture, son style est impressionnant. Couleurs puissantes et pleines de caractère, son western sent la crasse et le sang. On pense au travail de Rosinski sur Western, tant les couleurs sont extraordinaires. La majesté du décor, le froid rigoureux de l’hiver, les scènes pétaradantes, tout est réuni pour être immergé dans un beau western. Le genre n'est pas mort et p****, ce que ça fait du bien !