L'histoire :
Contrairement à ce que l'on croit, ce n'est pas en Angleterre que la musique Punk est née, mais bel et bien aux States. Les proto-punks, on peut les appeler comme ça car le terme n'était même encore usité, surgissent des cendres du mouvement hippie. Et déjà, ils font la nique au système de l'industrie de la musique populaire. Des années avant l'éclosion britannique, la scène underground US accouche du MC5, qui viennent de Detroit, Michigan. Ils passent comme vulgaires et aussi agressifs que leurs riffs et leur son. Drogués, obsédés sexuels et prônant l'anarchie, c'est ainsi qu'on les considère chez les WASP bien pensants. Après quelques années d'innombrables méfaits sur scène, ils sortent leur premier album, en 1969. Dans le même temps, un étudiant nommé Jim Osterbers sort d'un concert calamiteux des Doors. Morrison était complètement bourré et tellement perché qu'il n'a presque pas chanté. Ce gars est persuadé que si les Doors peuvent à ce point faire de la merde sur scène, il n'a rien à perdre à former un groupe, qu'il appellera les Stooges et son nom d’artiste sera Iggy Pop. Deux ans plus tard, son second album sera produit par un certain David Bowie, icône Glam mais parrain du Punk...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Aujourd'hui, si on vous dit Punk, vous pensez au chien qui va avec. Il n'y a pas très longtemps, on aurait pensé à une crête verte et un perfecto à piques sur les épaulettes et quelques épingles à nourrice. Certes, mais il ne faut oublier qu'avant tout, c'est une musique dérivée du Rock. Certains diront même qu'elle incarne totalement sa décadence. Peu importe finalement notre opinion sur le sujet, mais si vous voulez puiser une foule d'arguments et de connaissances pour nourrir le débat de la place du Punk dans l'histoire du Rock, cette BD est faite pour vous. Avec son découpage chronologique et thématique en 21 chapitres pour autant de dessinateurs (et encore d'autres qui se fendent d'une illustration qui accompagne les remarquables textes documentaires de Nicolas Finet), on remonte le court du temps et, bien sûr, on s'attarde souvent sur le sort des groupes phare du mouvement. La préhistoire américaine, le Pub Rock qui s'implante à Londres comme le terreau aussi pourri que les dents de Johnny Rotten et le son de basse de Sid Vicious et ce sont les Sex Pistols qui viennent marquer l'histoire du mouvement. L'histoire de très nombreuses formations forme la composition de ce livre. On va naturellement croiser les plus marquantes, comme les Clash, les Ramones, les Buzzcocks, Siuouxie & The Banshees, mais aussi de moins connues mais à la carrière sacrément riche, intéressante, engagée voire parfois cruelle (comme Sham 69, qui va splitter parce que des skin head deviennent leurs suiveurs alors qu'ils sont résolument de gauche). Enfin, le post-punk et, en quelque sorte, son héritage sont aussi évoqués, de Motorhead à Nirvana en passant par le mix Punk et Reggae, sans oublier non plus les formations françaises des années 80/90 comme les Bérus ou Ludwig Von 88. Bref, y'a de quoi secouer la tête avec ce livre, qui pousse le vice jusqu'à être imprimé de manière à faire croire qu'il y a des salissures sur les pages et que ses coins sont abîmés. Faites en sorte qu'il ait un beau futur devant lui, pour prendre le contrepied du dicton Punk.
