L'histoire :
Une histoire bio : Pour la première fois depuis des lustres, Jean-Laurent reçoit un appel en visio de son éditeur. Ce dernier l’informe qu’aux USA, un livre a reçu un record d’audience, alors qu’il a été écrit par un vrai humain – et non une IA comme tous les livres désormais. L’éditeur a choisi Jean-Laurent pour tenter l’expérience en Europe, il est le seul à pouvoir relever ce défi…
L’ange bleu : En 2042, « l’opération spéciale » de la Russie en Ukraine n’est toujours pas terminée. De nouvelles armes faisant appel à des technologies de pointe sont apparues au cours de cette guerre sans fin…
Lux Aeterna : Un vieil homme fait la queue pour entrer à l’hôpital où sa femme vient d’être admise. Hélas, l’accueil lui refuse d’accès car le test laser révèle qu’il lui manque un vaccin. D’une tristesse infinie, il s’en retourne chez lui dans sa voiture automatique, mais sur la voie à vitesse réduite car il n’a plus assez de crédit social. Chez lui, son robot domestique n’a plus que 4% de batterie, il est bientôt au terme de sa charge mensuelle autorisée. Le vieil homme lui demande tout de même de jouer le rôle de sa femme et de danser avec lui, jusqu’à épuisement total de la batterie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans la seconde moitié du XXème siècle, la science-fiction imaginait que l’humanité allait conquérir l’espace et vivre un futur technologique formidable. Etant données le poids des crises actuelles – écologique, économique, démographique, politique – les auteurs auxquels on a demandé d’imaginer l’année 2050 dans ce recueil d’historiettes d’anticipation, nous proposent tous un avenir dystopique sombre, déshumanisé, désespéré. Haha, joyeux Noël ! Sur une belle variation de sujets, ils nous donnent à imaginer, à réfléchir, à nous alarmer sévèrement ! De fait, ce recueil est un peu le pendant en bande dessinée de la géniale série Netflix Black Mirror. Le casting de scénaristes et de dessinateurs est excitant et tient parfaitement son rang : Laurent Galandon et Jean-Michel Ponzio imaginent l’avènement ultime des IA ; Philippe Gauckler propose les armes chimiques du futur dans la guerre russo-ukrainienne ; Christian de Metter plombe l’ambiance avec une société futuriste trop contrôlée et contraignante ; Aurélien Ducoudray et Olivier Martin nous emmènent faire une sanglante partie de chasse ; Thibaut de Rochebrune nous cryogénise à destination de la planète Mars ; Stéphane Perger propose l’horreur d’une vie uniquement vécue à travers des écrans ; Mig varie dans un registre hermétique sur le sujet des adoptions d’enfants ; Malo Kerfriden envoie des terroristes à l’attaque d’une croisière pour dénoncer les influenceurs ; Izu et Kalon nous invitent à un mariage virtuel ; enfin, Jean-Christophe Chauzy nous fait abuser de la drogue hallucinogène du futur. Entre chaque histoire, Anaïs Bon a rédigé des « Time capsules », c’est-à-dire des articles sur les sujets dans le contexte des époques.