L'histoire :
L’inspecteur Martin Servaz sort de l’interrogatoire d’un jeune délinquant au SRPJ de Toulouse, quand il reçoit un coup de fil de la procureure. Il est convoqué au plus vite au téléphérique de Saint-Martin-de-Comminges, pour une affaire sordide. Servaz déteste la montagne… mais le boulot, c’est le boulot. Sur place, on lui présente une jeune gendarmette avec laquelle il va devoir faire binôme, Irène Ziegler. Puis on lui présente le cadavre… Double surprise pour Servaz : non seulement le cadavre est à l’intérieur d’une cabine de téléphérique, mais en plus, il s’agit d’un cheval décapité, éventré, dépecé et attaché aux poteaux de la cabine dans une posture obscène. Ce cheval était le préféré d’Eric Lombard, milliardaire et propriétaire d’un centre équestre. Servaz interroge en premier lieu les ouvriers qui ont découvert ce cheval mutilé, des employés de l’usine hydro-électrique locale. Cela ne donne rien, mis à part que les bougres apprécient plutôt leur patron, Eric Lombard, et n’ont aucune raison de lui causer du tort. Le lendemain, la tête du cheval est retrouvée au centre équestre et Servaz peut s’entretenir avec Eric Lombard. L’homme est affable et ne semble rien dissimuler. Dans le même temps, Diane Berg, une nouvelle docteur stagiaire en psychologie, est acceptée à l’institut Wargnier, un asile psychiatrique tout proche de la scène de crime, où sont enfermés les pires psychopathes d’Europe. Elle s’intéresse tout particulièrement au cas de Julian Hirtmann, un taré soupçonné du meurtre d’une quarantaine de personnes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l’origine, Glacé est un roman solidement ancré dans le registre du thriller, publié par Bernard Minier en 2011. Si vous ne faites pas partie des 750 000 lecteurs qui l’ont acheté, peut-être êtes-vous l’un des téléspectateurs qui en a vu l’adaptation en série TV (6 épisodes diffusés en 2017, avec Charles Berling, Nina Meurisse et Pascal Greggory). Si ça n’est toujours pas le cas, jetez-vous sur cette version BD publiée par Philéas, qui en fait une nouvelle adaptation, très fidèle. Le synopsis est proche de celui du Silence des Agneaux : un pur psychopathe enfermé dans un asile (de la trempe d’Hannibal Lecter) semble piloter à distance, et malgré ses barreaux, une série de meurtres dans les Pyrénées françaises, sur lesquels enquête un duo de flics. L’ambiance est aux petits secrets dégueulasses d’une communauté, aux rebondissements imprévus, aux scènes de crimes baroques… et au caractère singulièrement torturé de plusieurs personnages. Quant au décorum, c’est celui des montagnes enneigées (un contexte qui fait ses preuves depuis Shinning), où pas grand-monde ne vous entend crier quand il fait un froid de canard, et pour lesquelles le dessinateur Mig utilise logiquement une palette colorimétrique de teintes… froides (blanc-bleu-gris). Sa griffe semi-réaliste s’avère particulièrement aboutie, ses cadrages ad hoc et l’adaptateur Philippe Thirault lui donne l’occasion d’insuffler pas mal de dynamisme dans le découpage séquentiel et les dialogues. En somme, une fois passé au crible du 9ème art, le thriller conserve toute son efficacité.