L'histoire :
Sur son lit de mort, dans son hôtel particulier de la rue de Babylone à Paris, Gabriel de Raezel demande à sa femme comme dernière faveur de se rapprocher du Bazar de la Charité afin qu’elle se mette à l’abri des commérages. En effet, ce lieu mondain ou le tout-Paris défile est devenu incontournable et la protégera contre les gens mal intentionnés. Il lui conseille à sa mort venue d’aller voir la Marquise de Fontenilles qui y possède ses entrées. Violaine de Raezal promet sur le lit de mort de son mari d’effectuer sa dernière volonté. Quelques jours plus tard, elle se rend chez Mme de Fontenilles en espérant qu’elle puisse devenir vendeuse au Bazar de la Charité. Constance d’Estingel rend visite à la mère Marie-Dominique, la mère supérieure de la pension dans laquelle elle a passé de nombreuses années. Elle vient lui annoncer une grande nouvelle : ses fiançailles avec Laszlo de Nérac, un journaliste de bonne famille. La mère supérieure pose de nombreuses questions sur ce fiancé et surtout sur la façon dont il lui a fait sa demande. Constance lui retranscrit alors mot à mot sa demande. La mère supérieur bloque sur certains passages et ordonne à Constance de ne plus jamais voir cet homme…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Didier Quella-Guyot et Yohan Puaux, dit Wyllow, adaptent ici en bande dessinée le roman de Gaëlle Nohant. Ce roman raconte le destin croisé de trois femmes de l’aristocratie parisienne, dont le destin est brisé par l’incendie dramatique du lieu le plus mondain de l’époque, le « Bazar de la Charité ». Cette histoire, déjà adaptée et diffusée en série télévisée en 2021, a le mérite de mettre en lumière cet étonnant lieu de rassemblement, mais aussi de nous plonger dans ce milieu aristocratique dans lequel la religion est encore très présente et influente. Le récit met en scène les destins de plusieurs personnages qui vont être diversement touchés par l'incendie. Avec son trait réaliste un peu rigide, qui manque parfois de précision dans les détails des nombreuses décors et monuments parisiens présentés, le dessin de Wyllow colle néanmoins parfaitement à l’ambiance. On plonge idéalement dans ce récit qui met en lumière la condition féminine, celle des malades et des grands brûlés, le regard de la société et surtout l’impact des coutumes religieuses sur les mentalités. Cette mise en lumière des conditions de vie en société à cette époque, au travers d’un événement tragique, permet de mieux comprendre les mentalités de la fin XIXème.