L'histoire :
A Liège, en 1915, le jeune Georges Simenon se demande quelle carrière il embrassera, plus tard. Il se demande s’il ne sera pas militaire, voire prêtre car il aime bien la messe... Or par ailleurs, il aime aussi déjà les formes féminines et l’idée du célibat le fait donc tiquer. Au cours de sa jeunesse, il dévore des bouquins. A peine adolescent, il découvre l’amour dans les bras d’une belle rousse pendant des vacances à la campagne. Puis l’état de santé de son père devient inquiétant… La famille déménage, accueille des étudiants étrangers pour arrondir les fins de mois et Georges devient apprenti pâtissier. Mais la pâtisserie n’est clairement pas sa passion. Il tente une carrière de commis, chez un libraire. Mais sa culture dépasse celle du commerçant et il est viré. A 16 ans, il ose alors pousser la porte de la rédaction de la Gazette, un des plus importants journaux de Wallonie, catholique et traditionnaliste. En entretien avec le directeur, ce dernier lui donne sa chance pour une chronique locale : les faits divers, les vols… Georges se débrouille fort bien de cette mission. Si bien qu’après quelques semaines, le directeur lui confie un billet d’humeur. Le jeune homme est inspiré, il crée même un bouche-trou appelé « Le saviez-vous ? », qui rencontre un franc succès. Et au sein de la rédaction, il enchaîne les coups d’éclats…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette biographie partielle de Georges Simenon en bande dessinée ne couvre qu’une quinzaine d’années, de ses 12 ans (1915), à la création de son célèbre commissaire Maigret en 1930. Mais ce sont sans doute les années les plus intéressantes, constitutives de son style et de son inspiration d’écrivain prolifique. Le scénariste Rodolphe s’arrête à ses 27 ans, sans doute parce que Simenon n’a pas eu les attitudes les plus glorieuses qui soient avant et pendant la seconde guerre mondiale… La biographie se montre dès lors rieuse et insouciante. Rodolphe développe plusieurs traits de sa personnalité. Notamment, Simenon était particulièrement sensible à la gente féminine (il interrompt une discussion à deux reprises et à 15mn d’intervalle pour s’envoyer en l’air avec deux prostituées différentes). Rodolphe le montre aussi avide de fréquenter les milieux artistiques interlopes. Et Simenon était aussi ultra boulimique dans son écriture. Une anecdote aussitôt démentie, mais bel et bien présente en couverture de l’album, veut qu’il ait été mis en vitrine pendant 24h, pour que le public assiste au génie créatif d’un roman en moins d’une journée. Christian Maucler a donc mis entre parenthèses les enquêtes du Commissaire Raffini qu’il dessine depuis plus de 20 ans avec son compère Rodolphe, pour faire honneur à l’écrivain de polar qui l’a inspiré. Mais il conserve le dessin réaliste en couleurs directes qui fait sa griffe, ce qui rend ce focus sur la vie de l’écrivain très agréable à découvrir.
