L'histoire :
Le savant Ratmir et son neveu Roldek se trouvent dans un compartiment de train traversant une vaste forêt russe enneigée. Après quelques démêlés avec le contrôleur pour une question de supplément bagages (ils transportent un gros pieu !), leurs calculs leur imposent d'enclencher l'arrêt d'alarme. Ils sont en effet arrivés au lieu précis de la prochaine « apparition ». A la seconde juste, déterminée par la « suite de Skolem », Roldek aperçoit l'ombre en lisière de forêt. Elle s'enfuit, le jeune homme la poursuit. Il chute à ses pieds dans la neige, au moment où elle s'évanouit. Zut, il va leur falloir patienter jusqu'à la prochaine apparition de l'ombre, que la suite de Skolem place dans la ville de Lviv. Ils plantent leur pieu dans la neige à cet emplacement, le reportent d'une aiguille plantée sur une petite sphère et... payent l'amende au contrôleur, pour l'arrêt d'urgence. Lviv, c'est aussi la destination du docteur Panfil et de sa patiente Guéorguina. Simple serveuse dans une brasserie, elle porte en effet des stigmates sur son corps, des tâches qui apparaissent en suivant une équation logique de Skolem. Tous vont se rencontrer à Lviv et constater bien d'autres manifestations surnaturelles...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La « suite de Skolem » est une équation mathématique bel et bien existante, que nos compétences en 9ème art sont bien incapables d'expliciter simplement. Dans ce récit aux frontières du fantastique, le scénariste Jean-François Kierzkowski la met à l'honneur pour présider le lieu et la date d'apparitions surnaturelles : une ombre anthropomorphe apparaît, s'enfuit et disparaît ; des marques brunes tâchent la peau d'une jeune femme. Et ce ne sont pas là les uniques manifestations paranormales qui accrocheront l'intérêt du lecteur ! Kierzkowski met en scène ces intrigants phénomènes avec un art consommé de la narration (de chouettes transitions, un ton léger) et une pointe d'humour. Néanmoins, à l'issue de ce premier tome, peu d'explications sont fournies... Il faudra patienter jusqu'au second tome pour être rassasié, en espérant que lesdits phénomènes ne soient pas purement gratuits et trouvent un minimum de logique. Marek dessine l'affaire avec tout son talent semi-réaliste, en une unité graphique cohérente, un noir & blanc complété par un lavis en niveaux de gris, sans en rajouter dans les effets de mise en scène spectaculaire et artificielle. Le ton reste simple, léger, à la portée d'un large public... contrairement à la compréhension d'une Suite de Skolem...
