L'histoire :
Le 13 février 1942, l’anglaise Susan Travers se trouve au beau milieu du désert bouillant de Libye, allongée sous le châssis d’une voiture, en train de réparer le démarreur. Cette femme engagée au sein des forces françaises libres est demandée par le général Koenig, qui a besoin d’être conduit pour une entrevue avec le général Larminat. Elle n’assiste pas à la conversation qui met au point l’un des faits majeurs de la seconde guerre mondiale en Afrique : l’attaque de Bir-Hakeim en Libye. A ce moment, en effet, il faut arrêter les troupes de Rommel, qui ont repris l’offensive et se dirigent vers Tobrouk, afin de donner un maximum de temps aux anglais de s’organiser. De retour dans la voiture, Koenig fait un débriefing de la situation à Susan. La guerre est à un moment charnière. Elle est devenue mondiale. En raison de l’attaque de Pearl Harbour, l’opinion publique américaine est favorable à une entrée en guerre. En Russie, les forces soviétiques et allemandes sont désormais antagonistes, avec l’opération Barbarossa (22 juin 1941). Et côté Pacifique, les japonais ont largement pris l’avantage sur toute la zone asiatique. La crainte, c’est désormais que Rommel se rende maître du canal de Suez, car les nazis auraient ainsi la mainmise sur la méditerranée et sur le pétrole. Koenig est ravi que les forces militaires françaises puissent être de retour sur la scène internationale pour un combat crucial…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour les parisiens, Bir-Hakeim est la station de métro de la ligne 6 qui dessert la Tour Eiffel. Certes… mais encore ? Bir-Hakeim est avant toute chose un site enfoncé au Sud du désert libyen, où s’est jouée une bataille majeure de la seconde guerre mondiale. Majeure pour deux raisons. Primo, après la déroute de l’armée française en juin 1940 et l’avilissant armistice signé par Pétain, ce fut le retour sur le devant de la scène de la France en tant que nation combattante pour son indépendance, sous l’étendard des forces libres commandées depuis Londres par le général de Gaulle. Deuxio, ce fut surtout une victoire décisive, qui permit de freiner la progression allemande en Afrique. Selon Churchill, « sans la résistance de Bir-Hakeim, la guerre eût duré deux ans de plus ». Jean-François Vivier prend le point de vue d’une femme anglaise engagée sur site, l’authentique Susan Travers. Et il scénarise en restant néanmoins très factuel, avec tout ce qu’il faut de repères historiques et pédagogiques, l’avant, le pendant et l’après Bir-Hakeim. Sous les crayons encrés et fins de l’italien Francesco Rizzato, les mouvements de troupes, les combats, les palabres s’inscrivent fort bien dans la réalité historique. Au final, cet album en one-shot s’avère un excellent vecteur pour comprendre les tenants, les aboutissants et le déroulé de cette importante victoire alliée.