L'histoire :
Le 30 mai 1431, le frère Martin Ladvenu pénètre dans la geôle de Jehanne d’Arc, enfermée dans une prison de Rouen. Les premiers rayons de l’aube traversent les barreaux, Jehanne sera brûlée vive sur la place publique quelques heures plus tard. Elle se confie alors à l’ecclésiastique sur son extraordinaire, divine et tragique destinée. Enfant, alors qu’elle vit dans une famille heureuse d’un petit village lorrain, Domrémy, Jehanne file le coton et elle aide beaucoup l’aumône et les œuvres de miséricorde. Ses parents se tiennent alors informés de la progression de l’ennemi anglais, qui phagocyte de plus en plus le royaume de France. Le dauphin Charles n’a plus vraiment d’appareil politique, une armée famélique, tout semble perdu. Jehanne a 13 ans lorsqu’elle a une vision, alors qu’elle est seule à l’ombre du gros chêne qui trône dans son jardin. Dans une nuée angélique, lui apparait le prince des archanges, qui lui révèle que la France sera bientôt délivrée…Quelques mois plus tard, alors qu’elle garde des brebis, elle entend des voix saintes, qui lui annoncent qu’elle est l’élue qui relèvera le royaume de France. Bientôt elle portera des habits d’homme et se muera en chef de guerre pour faire sacrer le roi Charles et bouter les anglais hors de France, avec l’aide de Dieu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si vous avez séché l’école primaire et les cours de catéchisme, cette énième version BD de la vie de Jehanne d’Arc peut être utile. Sinon… avouons qu’elle n’apporte pas grand-chose de bien nouveau au mythe historique fondateur de la Nation française, que la plupart connaissent par cœur. Surtout après avoir eu régulièrement l’occasion de le réviser à travers les innombrables adaptations ciné ou BD. La scénariste Coline Dupuy adapte ici très doctement le roman de Philippe de Villiers, au plus près du texte original… dans un simili « vieux françois » à peu près compréhensible, mais pas suffisamment pour fluidifier une lecture instructive et passionnante. Ce parti-pris aboutit régulièrement à des dialogues d’autant plus ampoulés que l’ouvrage est empreint d’une dévotion zélée. « Par moi, le roi du ciel vous mande que vous serez son lieutenant. Si vous me baillez des gens d’armes, je ferai lever le siège de la cité d’Orléans et vous mènerai au sacre de Reims ». Heureusement, on connait l’Histoire… Or si le dessin de Davide Perconti est appliqué en ce qui concerne la complétude des arrière-plans et les habits d’époque, il souffre aussi souvent d’un effet statique qui rajoute à l’emphase. Souvent, la mise en scène est ridicule, avec de mauvais choix de profondeurs (ex p.24 : Jeanne se prend une flèche dans l’épaule en grimpant à une échelle de biais contre la muraille d’Orléans, tandis qu’un anglais chute de manière improbable en arrière-plan…). Bref, cette adaptation semble pour le moins inhibée. Elle a néanmoins le mérite d’être didactique et fidèle au roman national et en phase avec une lecture chrétienne.