L'histoire :
D’Artagnan quitte sa Gascogne natale avec une lettre de recommandation de son père, pour son ami Mr de Tréville, chef de la garde des Mousquetaire du roi Louis XIII, à Paris. Chemin faisant, le jeune homme fait halte dans une auberge de Bourg-le-Meung, sur les bords de Loire. Mais à peine a-t-il mis pied à terre qu’il doit déjà défendre son honneur, épée à la main, parce qu’un homme s’est moqué de la couleur de son cheval. Seul contre trois, il est assommé par derrière et il en brise la lame de son épée. Il se réveille après avoir été soigné par l’aubergiste, mais on lui a volé sa lettre de recommandation. Il aperçoit alors furtivement son voleur sur le départ, qui discute avec une très élégante jeune femme dans un carrosse… Trop tard pour le défier en duel. D’Artagnan termine donc son périple jusque Paris. Un forgeron lui remet une lame à son épée, avant qu’il se présente à l’hôtel de la rue du Vieux-Colombier. Dans les coursives et l’escalier, il fait la connaissance de trois mousquetaires, Aramis, Porthos et Athos, qui se trouve blême et perd connaissance. Il s’est encore blessé en duel et doit être soigné. D’Artagnan peut enfin être reçu en entretien par le capitaine de Tréville qui l’enjoint à faire ses classes à l’académie royale…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Initialement annoncée par les éditions Plein Vent en deux tomes, l’adaptation du célébrissime roman d’aventures d’Alexandre Dumas est entièrement contenue dans cet unique volume de 62 planches. Autant dire que les adaptateurs Arnaud Delalande, Hubert Prolongeau (au scénario) et Laurent Bidot (au dessin) enchainent souvent des situations expéditives ! Surtout sur les deux derniers volets concernant le siège de la Rochelle et la fin de Milady, pour lesquelles les cases et les encadrés narratifs passent souvent du coq à l’âne. Les deux premiers volets sont néanmoins les plus célèbres : la création des liens d’amitié entre D’Artagnan et les trois mousquetaires ; puis la rocambolesque affaire des ferrets de la reine (ou l’invention du thriller en road-trip). Delalande et Prolongeau s’en tiennent au plus près du texte de Dumas, jusqu’aux expressions et dialogues désuets du XIXème (le contexte est le XVIIème siècle, mais le roman a été écrit en feuilleton pour le journal Le Siècle en 1844). Il est certes toujours délicat de trouver le juste milieu quand on adapte… pour le coup, c’est ici extrêmement proche de la matière d’origine ! Bidot reste lui aussi dans le registre du classique : son dessin réaliste est aussi juste dans les proportions et le découpage, qu’il est académique et impersonnel. Si on s’immerge plutôt bien dans l’époque, en raison du travail sur les tenues, les architectures et les moyens de locomotion, on a tendance à s’emmêler les pinceaux entre les protagonistes. Rien ne ressemble plus à un mousquetaire à chapeau panaché avec fine moustache, qu’un mousquetaire à chapeau panaché avec fine moustache.
