L'histoire :
En 1602, tandis que le jeune Armand Jean du Plessis de Richelieu s’entraîne au combat au fleuret dans sa salle d’armes, sa mère lui annonce que son frère aîné vient de prendre une décision qui les conduit à la ruine : Alphonse veut devenir moine à la Grande Chartreuse, au lieu de prendre l’évêché de Luçon. Par devoir, bien qu’il n’ait pas la vocation, Armand accepte donc de prendre la charge de son frère. Six ans plus tard, le voilà ainsi Evêque. Il prend ses quartiers au milieu de l’hiver dans un appartement sordide. Dès ses premiers prêches, il se montre ouvert et tolérant, notamment envers les huguenots. Dynamique, il entend visiblement réformer son diocèse… et son talent pour manipuler va bien l’y aider. Il se fait un solide allié du moine capucin Joseph du Tremblay, qui vit à l’abbaye de Fontevraud. Puis il rencontre la régente Catherine de Médicis à Fontainebleau dès 1611, afin de l’assurer de son soutien indéfectible… en échange de quelques arrangements régionalistes. En octobre 1614, le très jeune roi Louis XIII fait son premier discours en bégayant… Richelieu prend lui aussi la parole pour flatter sa mère et proposer indirectement ses bons services...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En marge de la sortie du film à gros budget début avril 2022, les adaptations des Trois mousquetaires de Dumas pullulent en BD,. Toutes montrent évidemment un Richelieu en âme damnée, ourdissant des complots avec la perfide Albion et Milady, dans l’ombre de la royauté. En contrepied, les éditions Plein Vent proposent cette biographie sous un angle inverse et donc élogieux du puissant cardinal-évêque de Louis XIII. Richelieu est ici montré à travers le prisme œcuménique le plus vénérable possible, n’en déplaise à son manque total et visiblement authentique de dévotion catholique. La scénariste Coline Dupuy s’appuie sur une solide documentation et un certain travail de décryptage… mais elle en oublie radicalement ce qui fait le sel du 9ème art : la narration séquentielle. Les palabres succèdent aux palabres, au cours d’un récit sans le moindre rythme, avec des personnages certes bien dessinés dans de jolis décors par Andrea Mutti… Mais les dialogues sont ici ampoulés, interminables, pénibles, et ils renvoient régulièrement aux petites notes en bas de page pour nous amener à identifier les protagonistes de l’Histoire… ou pas ! Par exemple, le nom de Marie de Médicis n’est pas cité, alors même que la régente est un protagoniste de tout premier plan, que l’on croise souvent. Si vous avez oublié vos leçons d’Histoire, des allers-retours avec Wikipedia (voir des allers simples) vous seront bien utiles pour vraiment connaître la biographie de Richelieu.