L'histoire :
Tom et Marine ne se quittent plus et c’est main dans la main qu’ils explorent la vie sur les toits. Ils sont chez Carlo, un homme qui a mis des années à construire le nouveau bateau de Noé. Cependant, Carlo ne fera pas la même erreur que son prédécesseur. Car pour lui, il est important de sélectionner les espèces élues. Il se refuse ainsi à emporter tous les insectes parasites et les chiens trop dociles. En revanche, il éprouve une vraie passion pour les reptiles et les tortues : sa cabane en est littéralement envahie. Après une longue discussion, Carlo souhaite bonne chance au couple pour la suite de ses aventures. Marine et Tom arrivent ensuite devant une église. L’ascension du vieux clocher est périlleuse et difficile. Tom regrette presque d’avoir fait tout ce chemin. Pourtant, quand ils arrivent au sommet, ils rencontrent un autre artiste un peu fou, Habib. L’homme est un peintre qui décline toutes les gammes possibles de la couleur noire dans des grands aplats sombres. Sa création dévoile un passé douloureux. Habib rappelle à Tom que tous ceux qui vivent sur les toits cachent quelque chose de difficile. Partant de là, que peut bien cacher Marine ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Suite et fin de cette aventure onirique sur les toits d’une ville. Au scénario, Frédéric Chabaud nous amène à suivre un chemin qui réserve toujours autant de surprises, loin des sentiers battus. Les rencontres sont des moments improbables avec des dialogues absurdes et savoureux. La réécriture du mythe de Noé est par exemple un moment amusant et décalé. Le récit se fait souvent énigmatique, mais les auteurs dévoilent quelques clefs en expliquant par-ci par-là certaines étapes. Ainsi, le passé d’Habib met en lumière un artiste qui a souffert et qui ne peint plus que des motifs sombres (Julien Monier himself ?). L’humour absurde se fait alors beaucoup plus intimiste et profond et l’on passe d’une scène surréaliste à un moment d’émotion forte. Comme si on changeait de toit de maison, on bascule aussi facilement d’un style à l’autre, au gré des rencontres improbables. L’album se situe à mi chemin entre les rêves délirants de Little Nemo et les rencontres extraordinaires de Philémon. Le dessin participe grandement à cette évasion hors normes, avec un trait hachuré de Monier vraiment envoûtant. Les couleurs pastel sont également remarquables, pleines de force et de douceur. Le deuxième tome se focalise beaucoup plus sur la relation entre Tom et Marine et le voyage a finalement une profonde utilité : savoir si leur route va se croiser ou au contraire s’éloigner à tout jamais. Pour cela, Tom va devoir passer des épreuves et une longue traversée du désert avant de comprendre bien des choses. Le voyage reste toujours aussi efficace et original mais, comme pour le tome un, il se lit bien rapidement ! Les deux tomes auraient presque pu se réunir en un seul. Un peu comme dans un rêve, on reste donc frustré par la rapidité du songe. Toutefois, la série reste une expérience atypique, pleine d’humanité et d’espoir. Prenez la main de Marine et venez vous placer au-dessus de tout et de vous-même, pour comprendre qui vous êtes…