L'histoire :
Netch et sa compagne font leurs petites emplettes dans un rayon de DVD. Netch choisit d’acheter la première saison de Breaking Bad. Le vendeur lui précise que c’est l’histoire d’un prof de chimie qui a attrapé un cancer et qui, étant donné qu’il est fauché, fabrique de la drogue pour financer sa chimiothérapie. Sa compagne n’est guère enthousiaste à l’idée de suivre une pareille histoire : trop déprimant. Or finalement, a peine a-t-il débuté le visionnage qu’elle le rejoint à ses côtés dans el canapé…
Devant sa planche à dessin, Netch cherche l’inspiration. Il regarde voler les mouches et beugle sa chanson favorite. Soudain, sa compagne lui demande un coup de main pour la vaisselle. Or incroyable, c’est pile à ce moment que lui tombe l’inspiration, dites-donc…
Dans la rue, Netch s’apitoie sur une clocharde qui fait la manche. Il repère qu’un type vient de lui offrir un sandwich et afin de participer à cet élan de solidarité, il décide de lui acheter un dessert dans la boulangerie proche. Or quand il ressort de la boutique, il s’aperçoit que la clocharde jette par petits morceaux l’intégralité de son sandwich aux pigeons. Pigeon, c’est exactement ce qu’il se sent être…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour son premier album en solo, Netch emprunte une veine très trondheimienne. Il se met en effet en scène en solo, dans la peau d’un personnage à tête d’oiseau évoluant dans une civilisation zoomorphe, à l’aide d’un style de dessin simple et caricatural, tout à fait maîtrisé, avec juste des aplats de couleurs pour border les cases. Il raconte ainsi moult petites anecdotes de son quotidien d’auteur de BD, en 1 à 3 planches, à la manière des Petits riens de Lewis Trondheim. Cela offre à cet auteur belge, qui évoluait jusqu’à alors au sein de la Mad Fabrik de Midam (Game over, Grrreeny…), l’occasion de ré-exploiter la matière blogosphérisée de son art séquentiel. Dans le choix de ses sujets, tout autant que par ses chutes, ce Magnétophone n’a donc pas pour vocation d’être explicitement hilarant. Il n’y a semble-t-il nulle autre prétention dans l’exercice de ces historiettes autobiographiques que celui de palper l’air ambiant de son époque – la couverture et le sens du titre sont explicites sur ce point – et de la transmettre en dessins à travers son prisme, placide et léger. En festival, dans une boutique, dans la rue, dans le train, attablé à son poste de travail… On peut finalement trouver beaucoup à dire sur la normalité d’un quotidien simple. Cela dit, il n’y a pas un petit plus, ni même un petit moins, par rapports aux Petits riens.