L'histoire :
Le soir, pour s’endormir, le jeune Quentin adore quand sa maman lui raconte les aventures de Fanfouétomas, un célèbre contrebandier masqué, resté insaisissable, qui opérait dans le Val d’Arly. Aussi en parle-t-il à son grand-père Louis, un véritable génie de la science, qui habite une bergerie non loin de chez lui. Le grand-père lui propose ni plus ni moins que de tester sa nouvelle machine à remonter le temps, pour rendre visite à ce héros des alpages. Or pour faire fonctionner son ordinateur quantique, le grand-père a besoin d’une grande puissance avec d’immenses rouages reliés entre eux… Bingo : ce sera le télésiège du Crêt du Midi ! La nuit venue, l’enfant et le vieux génie bidouillent le moteur de la remontée mécanique et s’installent sur un siège. Ils ignorent qu’ils sont espionnés par Jérôme et David, deux copains curieux de Quentin. Au fil de leur montée, Quentin et Louis traversent les époques, jusqu’à se retrouver, au sommet, assis sur un banc de bois, en 1886. Cependant, les copains de Quentin ont un peu cassé la machine et les 3 premiers touristes qui empruntent la remontée se retrouvent eux aussi à l’époque de Fanfouétomas…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Malgré ses 46 planches classiques, Le trésor de Fanfouétomas n’est pas une bande dessinée ordinaire, à classer parmi les œuvres grand-public. Editée par l’office de tourisme de Praz-sur-Arly (dans les Alpes), avec le soutien de quelques subventions publiques, elle sert avant tout de guide de randonnées pour les visiteurs ponctuels qui veulent en apprendre davantage sur ce chouette coin de montagne. En tant que support touristique, ce petit album souple (pas lourd dans un sac à dos !) est plutôt bien fichu. Il trouve la synthèse acceptable entre sa vocation de divertissement et celle du guide touristique et historique. A savoir : primo, il narre une aventure de BD cohérente et construite, une sorte de « quête initiatique fantastique », un registre qui séduit en général les djeunz’ ; deuxio, il en profite pour souligner les atouts touristiques de la région, au grès des pérégrinations des protagonistes ; tertio, sa vocation historique de base permet de mettre en scène la légende des contrebandiers locaux ; et quarto, il offre aux enfants de participer à une réelle chasse au trésor lors du tour du Crêt du Midi (le « Sentier des contrebandiers »), avec des indices à découvrir au cours de cette randonnée et à reporter dans le livre. Si toutes les réponses sont justes lorsqu’on présente le tableau de bord final au retour à l’office du tourisme, un cadeau leur sera remis ! Certes, sur le plan du pur 9ème art, les amateurs de BD n’y trouveront pas forcément leur compte, en dépit du joli dessin de Myriam Bouima. Pour réussir le tour de force de la synthèse, la marge de manœuvre de Yann Jaccaz était maigre et pour son premier mandat, le scénariste-maire se laisse donc aller à de grosses ficelles narratives. Par exemple, le grand-père avec sa dégaine de berger-pépère invente en une nuit la machine à voyager dans le temps, juste en bidouillant un télésiège (trop fortiche). De même, le sens de déduction des héros est tout particulièrement aiguisé pour leur permettre d’avancer sur leur parcours initiatique… Il n’empêche que la démarche est louable et novatrice. Après avoir été la première bourgade à avoir accueilli une classe de neige (en 1950), Praz-sur-Arly est sans doute la première à éditer un support de visite en BD aussi empathique…