L'histoire :
Katalin est originaire d'Helsinki et a aussi vécu à Espoo. Elle va partir pour son premier voyage « ailleurs », à savoir Rome ! Elle possède une bonne culture latine et se régale de l'ambiance de ce pays méditerranéen. Enfin... certaines traditions locales, culinaires ou culturelles sont un peu difficiles pour une scandinave, d'autant plus que la propension des mâles italiens à montrer avec beaucoup d'exagération leur attirance sexuelle pour le corps féminin est un peu déstabilisant. Notre jeune femme blonde à couettes, qui loge dans une pension tenue par une matrone pour laquelle elle rend quelques menus services, va se faire un copain, qui sera néanmoins le début de ses soucis. Sa compatriote : Anja, trouvée par hasard presque au même moment, va lui permettre de rebondir, alors qu'elle vient de se faire virer de la pension à cause d'un accès de dessins pornographiques, en l'accueillant dans l'appartement de luxe qu'elle occupe. La suite se déroulera... dans l'antiquité.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Finnoise publiée en France dès 2003 chez l'An 2 avec Sirka la petite fille des rues, Kati Kovàcs est accueillie chez les éditions Rackham depuis 2013. Dans ce récit frais et plein de surprises, où elle se met en scène de manière très parodique, l'autrice nous montre combien elle est libre mais attachée à des valeurs. Valeurs humaines – n'hésitant pas à donner la main à un jeune mec désespéré se masturbant dans une ruelle le soir. Valeurs culturelles – lorsqu’elle récite des citations latines avec passion, ou remplit ses carnets de dessins. Elle déploie un récit tout en liberté de tons. Son dessin noir et blanc à la plume virevolte, et le personnage même de Katalin, petit bout de femme vêtue d'une légère robe d'été, ne manque pas une occasion de goûter aux plaisirs de la vie, traversant néanmoins les aléas avec un stress qui transpire. Les noires coulures ou tâches appliquées avec maîtrise sur les blancs affirment le talent d'une dessinatrice dont on voudrait trouver des liens avec notre hexagonal Blutch. Est-ce à cause de la Mademoiselle Sunnymoon de ce dernier, ou bien parce qu'à la page 71, tel un Peplum, le récit se transporte, comme par magie, dans la Rome antique ? Et cela - oh, la belle transition - par le biais d'un drap sali de sang, devenant une toge blanche. Avec ses planches dynamiques, son histoire plein de rebondissements, ses tableaux oniriques pleines pages et une couverture couleur cartonnée aussi fascinante, Kati Kovács signe peut-être là son plus bel album.