parution 20 mars 2024  éditeur Revival  Public ado / adulte  Mots clés Humour / Western

Horace

La bande dessinée des années 70 à gros pif déboule chez Revival une seconde fois avec l’ouest, le vrai (ou presque). Et pas besoin de pied de biche.


Horace, bd chez Revival de Poirier, Poirier
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

L'histoire :

Un petit cowboy à chapeau jaune, pantalon bleu et foulard rouge croise un cheval gris à crinière blonde. Le premier dit « je cherche la monture de mes rêves » « Je suis une monture de rêve » répond le second. Et c’est ainsi que le cheval nommé Horace repart, porté sur le dos du petit cowboy. Ils finiront par opérer à tour de rôle pour cette corvée, car Horace est sympa. Jean-Claude Poirier (1942-1980) a créé ces deux personnages dans Pif Gadget en 1970 et il va les faire traverser quatre ans du journal. L’un (sans nom) cherchera du travail, l’autre cherchera à intégrer la société des hommes. Tous les deux s’aideront plus ou moins au fil des (mauvaises) rencontres, à moins que l’un n’embrouille l’autre ou le contraire… Ils vont lutter contre la sécheresse, les éléments en général, les bandits, les bisons, la bêtise des hommes. Et sinon, être tout simplement le réceptacle des idées saugrenues de leur papa.

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

La Bande dessinée non-sensique a eu ses heures de gloire dans les années 60 et 70, notamment au sein du journal Pif Gadget, où ont été publiés les épisodes de cette série, avant l‘apparition de l’autre personnage fétiche de l’auteur : Supermatou. Horace surprend par l’importance de son passage et la trace qu’il a laissé dans le journal, lu par des centaines de milliers de lecteurs à son apogée au mitan des années soixante-dix. Dans ce premier tome de 264 pages d’une intégrale qui en comprendra deux, pas moins de 152 épisodes, allant de juin 1970 à octobre 1973, sont regroupés et s’étirent entre une planche et jusqu’à sept, pour certaines histoires plus complexes. Le style du dessinateur, d’abord très Jacovitien (de Benito Jacovitti, grand dessinateur d’humour italien, 1923-1997), évolue rapidement vers des formes plus rondes et « caoutchouteuse ». Les gags sont essentiellement axés au départ sur leurs relations, le second s’avérant être le « patron » dans l’affaire. Quand bien même cette relation restera un incontournable durant toute la durée de la lecture du présent volume, on va passer de scènes assez courtes, finalement très proches de gags tels qu’on a pu en connaître dans d’autres journaux de type J2 jeunes et Formule 1 – pour ne prendre qu’un exemple avec le Plumoo de Michel Douai, de 1966 à 1975 – à des récits plus développés, de plusieurs pages. Dans ces récits, s’exprime davantage le talent de l’auteur. Comme par exemple la page 62 d’août 1971, avec « Pied de biche », où est introduit le personnage de la fille du chef indien Nuage rouge : grosse mama très gentille tombant amoureuse de notre cowboy de pacotille. Leurs relations seront récurrentes et attendues avec plaisir. Si d’autres gags moins longs ont été proposés avant cela, on va s’apercevoir que ce contexte précis est le plus succulent. Certes, la réflexion sur le médium dévoile quelques belles sorties oubapiennes, mais à l’inverse de certains gags « solo », avec peu de décor, on ne prend jamais autant de plaisir que lorsque nos amis sont en présence d’autres énergumènes, qu’ils soient indiens, shérifs, gangsters à deux sous, ou mêmes chevaux, puisqu’on en croise beaucoup aussi. Au final, Poirier n’est jamais aussi bon que lorsqu’il sort du simple gag de l’arroseur arrosé. Il ne fait peu de doute que cette série a pavé la voie pour Supermatou, précédemment édité en recueil chez le même éditeur. Une tranche de western d’humour rare et pas comme les autres, très sympathique et nostalgique, à redécouvrir. La colorisation a été refaite à partir des scans du journal, sous la coordination de Bilitis Poirier, fille de l’auteur. Une introduction de quatre pages est signée Maël Rannou.

voir la fiche officielle ISBN 9791096119790