L'histoire :
Décembre 76. Bob Marley est sur scène, au Smile Jamaican concert, organisé par le premier ministre jamaïcain, le socialiste Michael Manley. Deux jours avant, des types armés ont fait irruption chez lui, à son domicile de Kingston, au 56 Hope Road. Ils ont ouvert le feu et miraculeusement personne n'est mort, mais il y a eu des blessés sérieux. Bob a été touché à un bras et à la poitrine, sa femme Rita à la tête et son manager, Don Taylor, a reçu plusieurs balles. Mais ce soir, comme à chaque fois qu'il chante, il donne tout. Il chante pour la paix dans le monde. Il chante pour son dieu d'amour et les Rastafaris. Lui, l'enfant de Kingston, qui vit la magie des zombies et bénéficia de la bonté de Jah, est devenu une star mondiale. Mais il n'a jamais oublié le Kingston misérable de son enfance, où il vit la magie zombie et fut sauvé par Jah...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bob Marley fait partie de la légende. Emblème du Reggae, symbole de la Jamaïque... Peace, Rastafari et... ganja aussi ! Mais une fois ces stéréotypes brassés, on a plaisir à découvrir avec cette BD le portrait d'un homme dont l'âme a toujours été ancrée dans celle de sa nation. De l'enfant des bidonvilles de Kingston au jeune homme que l'industrie du disque veut récupérer, on pouvait s'attendre à voir le star system américain sévèrement égratigné... mais pas vraiment : c'est plutôt la violence des jamaïcains qui surprend dans les faits relatés. Cela commence avec Leslie Kong, le premier producteur qui signe deux chansons de Bob contre de l'argent de poche ; et cela finit au moment où l'héro et la coke submergent l'île et le milieu des musiciens de reggae. Jim McCarthy, qui est à la fois créateur de BD et journaliste musical, entoure donc l'idole du contexte social et politique de Bob et de sa nation, son engagement spirituel, également. C'est assez intéressant, parce que cela donne du recul au récit, mais cela éloigne parfois un peu la focale sur le personnage. Heureusement, le dessin de Benito Gallego nous accroche au portrait qu'il dresse de l'artiste. Celui d'un musicien avant tout. Quand il n'était pas en studio, il était sur scène et quand il ne jouait pas en groupe, il jouait sur sa guitare et composait sans cesse. Les tensions qui abiment le groupe, les Wailers, sont aussi évoquées. Les embrouilles entre producteurs, dont le mythique Lee Scratch Perry qui débarque dans le studio avec un coupe-coupe, jusqu'aux coups de feu tirés en pleine maison, c'est tout ce qu'il n'y avait pas de tranquille dans la vie de Bob, qui est relaté. On assiste ainsi à son succès et en particulier aux USA, où il mourut à 36 ans, à Miami... Un hommage à faire tourner !