L'histoire :
Ferragus est un dragon rouge. Il est gras et fainéant, incapable de se constituer un trésor sur lequel il pourrait enfin s’endormir tranquille. Il vit dans un donjon loin de tout, gardé par des monstres aussi stupides et inoffensifs que lui. Il partage son ennui et ses états d’âmes avec son seul confident, monsieur Cadavre. Sa soeur jumelle en revanche, Hildegarde, surnommée Gretch, est mince, active et âpre au gain. Sadique et violente, elle prend un malin plaisir à exécuter sans pitié les plus faibles, non sans les avoir volés auparavant. Bien entendu, si les paysans du coin sont de surcroît végan ou sans gluten, il va sans dire qu’elle les grille aussi sec. Deux jumeaux bien différents…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Joshua Wright s’attaque à un sacré morceau. Le dragon, dans nos contrées, c’est du sérieux, au moins depuis Fafnir, au pire depuis Smaug le ténébreux. Mais ici, l’objectif est de faire rire. Riche idée, puisque le rire doit arriver par le décalage et la transgression, que de choisir la créature mythologique la plus maligne, la plus profondément dépressive et la plus méchante ! Une source inextinguible de drôlerie ? Las ! Malgré la causticité assumée et la tentative d’humour noir, les gags en une page tombent souvent à plat. C’est régulièrement convenu, rarement drôle. Le parti-pris artistique de faire des gags en deux, trois cases est ambitieux. Trop. Les génies sont rares, n’est pas Bill Watterson ou Quino qui veut. Avec son trait cartoonesque et ses couleurs vives, Joshua Wright peut tout de même faire passer un moment agréable au lecteur, s’il arrive à survivre aux premiers gags fondés sur des anachronismes douteux. A revoir, peut-être, après avoir épuré le concept ?