parution 05 septembre 2018  éditeur Robinson  Public ado / adulte  Mots clés Historique / XIXème-Victorien

La Bête humaine

Fin XIXème, un conducteur de locomotives animé de pulsions meurtrières est témoin d’un homicide. Fidèlement adapté par Dobbs, le roman de Zola met en exergue la noirceur de l’âme humaine.


La Bête humaine, bd chez Robinson de Dobbs, Zola, Giorgiani, Lebeau
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Robinson édition 2018

L'histoire :

Vers la fin du second empire, le barbu Roubaud est un sous-chef de gare qui officie dans la ville du Havre. Mais ce jour-là, il est descendu à la capitale avec sa femme pour une réunion de travail. Et en fin de journée, tandis que madame fait les boutiques, Roubaud regarde passer les trains qui sortent de Saint Lazare depuis le balcon de l’appartement de fonction qu’on leur a alloué. Quand madame Roubaud rentre enfin, ils dinent, tout en évoquant la réunion professionnelle du matin. Le président Grandmorin, parrain de madame, a défendu Roubaud dans un litige. Or au fil de la discussion, Roubaud comprend peu à peu que sa femme couche avec Grandmorin… et que cela dure depuis des années… et qu’elle s’est sans doute mariée avec lui pour que cette relation puisse perdurer. Roubaud est fou furieux. Il gifle sa femme et décide aussitôt de crever ce chien. Bien plus tard, à la Croix-de-Maufras, un conducteur de locomotive, Jacques Lantier, flirte avec une voisine, Flore, alors que la nuit est tombée. Jacques réfrène alors de violentes pulsions morbides et sexuelles… et tandis qu’il s’isole, il voit passer le train Paris-le Havre. Or à travers le rideau d’une fenêtre, en une demi-seconde, il croit assister à une scène de lutte en ombres chinoises. Une heure plus tard, on avertit le chef de gare qu’un corps git à côté de la voie. Lantier s’y rend avec Flore : c’est le cadavre du président Grandmorin, qui a visiblement été assassiné…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

La bête humaine fait partie des plus célèbres roman d’Emile Zola, parmi les plus noirs et violents, appartenant au vaste cycle des Rougon Macquart. Le scénariste Dobbs en fait ici une adaptation la plus proche et fidèle possible, allant jusqu’à respecter le style littéraire de certains descriptifs et les dialogues inévitablement surannés. Dobbs semble apprécier l’exercice d’adaptation de romans : pour la nouvelle collection Robinson de Hachette ; il s’est déjà occupé de celle de Nicolas le Floch, et auparavant de toutes celles de HG Wells pour Glénat. Rappelons que par ailleurs, La bête humaine a déjà été adapté, admirablement, au cinéma, par Jean Renoir (1938, avec Jean Gabin). Mais revenons à l’œuvre de Zola, qui évoque et entremêle admirablement des thèmes classiques comme les pulsions morbides, la nature animale de l’humain, la vengeance, l’amour et la passion… Dans le fond, même s’il y a des crimes et des enquêtes, l’intrigue se rapproche plus du décorticage de psychologies humaines tortueuses que du polar, sur fond de peinture sociale d’époque. Sur ce plan, le dessinateur Germano Giorgiani fait un gros boulot d’immersion. Les décors, les machines (la locomotive Louison !) et la colorisation un peu terne entrent en adéquation pour rendre le visuel très proche de l’idée qu’on peut se faire du contexte du roman. En revanche, le trait parfois brut du dessinateur ne permet pas toujours de distinguer les protagonistes entre eux, ce qui n’aide pas à la fluidité de lecture, d’autant que les textes restent ancrés dans le style de la fin XIXème. Les lecteurs du roman s’y retrouveront sans doute bien mieux que les non-initiés, pour une piqûre de rappel somme toute appréciable.

ISBN 9782012905313