L'histoire :
En bord de mer à Cannes, la maison Destainville organise un évènement pour le lancement de son nouveau parfum Grain d'Azur, en présence de tous les grands professionnels de la vente dans le monde entier. L'affiche est prometteuse, la marque met en avant sa collaboration avec la maison Capella. Un coup marketing qui est tout sauf le fruit du hasard. Il traduit le coup de poker de Pauline qui a réussi à se passer de la collaboration de l'incontournable Noël Debruge pour finaliser ce nouveau parfum phare. La jeune membre de la famille Capella a profité du coma du père fondateur pour avancer ses pions aux côtés de son oncle. Elle ignorait cependant que Christian avait tendu un piège à Ester, petite fille de Claude, bloquée en Indonésie avec de la drogue dans ses bagages. Elle découvre que l'ambition peut aller bien plus loin qu'elle le pensait, y compris en visant celle qui ambitionnait de devenir Maitre Parfumeur. Mais dès le lendemain, c'est une nouvelle surprise qui attend le clan Capella. Claude est sorti du coma, il est revenu dans sa chambre de la magnifique propriété de Grasse. Il prend alors des nouvelles de son entreprise aux côtes de son fils Pierre-Jean, qui lui décrit les ambitions de ses frère et sœur, et les alliances qui se nouent. Mais le patriarche est bien vivant, il ne compte pas lâcher les rênes de sitôt. Il a d'ailleurs encore quelques atouts dans sa manche pour imposer à nouveau ses choix.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le deuxième tome de la série parait en même temps que la réédition du premier, et l'intrigue ne se simplifie pas entre les membres de cette famille d'industriels du parfum qui sont absolument dénués de scrupules. Les frères, les sœurs, les neveux, les nièces et les petits enfants, tous cherchent à mettre hors-jeu une partie de la famille pour s'accaparer le vaisseau amiral que représente la maison Capella. C'est du Corbeyran pur jus, avec une multitude de personnages que le scénariste gère très bien, des intrigues bien-foutues et des détails crédibles sur la fabrication des parfums. On apprend les notes de cœur et les notes de tête, l'origine parfois très exotique des ingrédients les plus rares, ou la qualité unique de la rose centifolia cultivée à Grasse et cueillie tôt le matin. Il faut un peu s'accrocher pour se souvenir de qui est le frère de qui, d'autant que le dessinateur Fabio Iacomelli a tendance à lisser les visages de tous les protagonistes. A tel point que tout le monde a plus ou moins l'air d'avoir soit trente soit cinquante ans. Le tout est parfaitement formaté pour intéresser un vaste public, et réalisé avec beaucoup de professionnalisme. On accroche bien, même si aucun des protagonistes ne nous inspire de compassion ou ne se prête à l'identification. Pas de héros dans cette saga sans morale, mais beaucoup de surprises, jusqu'à la dernière page. A suivre évidemment.