L'histoire :
Originaire de Colmar, Frédéric Auguste Bartholdi annonce dès son plus jeune âge à sa mère qu’il veut devenir sculpteur. Femme dominante et possessive, sa mère est dubitative, mais elle lui autorise ce parcours d’artiste incertain, car la famille est riche : son père défunt a fait fortune dans l’immobilier. Le jeune homme part donc pour un long voyage d’étude en Europe et au Moyen-Orient, où il s’émerveille des monuments publics de grande envergure et des statues géantes d’Abou-Simbel. Un jour, il est invité à une conférence de l’éminent professeur Laboulaye, admirateur de l’édification des Etats-Unis. Les deux hommes sympathisent et Laboulaye invite Bartholdi à un dîner de réflexion entre intellectuels américanophiles. C’est là qu’est émise pour la première fois l’idée d’un monument mémorial offert par la France aux USA, en l’honneur de l’indépendance de ce grand pays. Bartholdi est totalement convaincu par ce projet. Hélas, dans les années qui suivent, la France perd sa guerre contre la Prusse (1870) et le règlement de paix lui retire l’Alsace et la Lorraine. Colmar est donc allemand et Paris au bord de la guerre civile. Bartholdi décide de partir pour les Etats Unis, avec la bénédiction de Laboulaye qui lui suggère de préparer les esprits et le terrain pour l’implantation de leur monument…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le titre et la couverture ne font pas mystère du propos de cet ouvrage : voilà l’histoire de la statue de la liberté en bande dessinée. Tout le monde le sait, plus ou moins : « La liberté guidant le peuple » a été offert (majoritairement) par la France aux USA, en l’honneur de l’indépendance de ce grand pays. On est déjà moins au courant du chemin de croix qu’a dû surmonter le sculpteur Frédéric Auguste Bartholdi, quasiment toute sa vie, pour parvenir obstinément à cette statue géante qui accueille les nouveaux venus par l’Océan sur une île de la baie de New York. On apprend aussi que cette grande dame de 93 mètres de haut fut un temps envisagée en Egypte (« L’Egypte éclairant l’Orient »). S’il est relativement connu que Gustave Eiffel a conçu son armature métallique (15 ans avant de faire la Tour qui porte son nom), on découvre encore que la statue fut entièrement montée à Paris, dans la cour des ateliers Monduit & Béchet, rue de Chazelles, avant d’être démontée pièce par pièce (300 éléments), puis remontée sur son socle en béton (27 000 tonnes) de Bedloes’Island. Les allemands Julian Voloj (au scénario) et Jörg Hartmann (au dessin) en retracent ici le récit documenté et factuel, mais un peu « plat », accompagné par un dessin souvent stylisé sur les personnages, plus réalistes sur les décors. Nonobstant, le sinueux et interminable parcours du financement et du prosélytisme tient lieu de propos central et colle bien à la réalité historique.
