L'histoire :
Un homme circule à vélo avec une pancarte portant le chiffre 21, décompte avant sa fin du monde, prévue le 15 août. Il est pris pour un fou et toutes sortes d’hypothèses circulent à son sujet. Lisa aide sa mère au café et lit l’âme des gens dans leur tasse. Elle rentre chez elle où l’attend son amie Rima, qui l’informe qu’un chevreuil a été aperçu. Avant que Lisa ne parte pour le dojo, Rima, serviable, cherche son karate-gi. C’est alors que quelqu’un frappe à la porte. Lisa regarde par la fenêtre et fait mine de ne pas reconnaître l'individu, prétendant qu’il n’y a personne dehors. Elle enfourche alors son vélo pour aller à son cours de karaté, et passe devant la maison d’Alessandro, qu’il a quittée précipitamment avec son père, il y a de cela quelques années, sans laisser d’adresse. Elle se souvient alors que seuls les déménageurs étaient présents et qu’elle a remis une lettre à l’un d’eux à l’attention d’Alessandro, qui ne lui a jamais répondu. Au dojo, l’entrainement de karaté est permanent et l’apprentissage de ses valeurs tout aussi important que la pratique. Un jour, elle trouve un bout de verre délicatement posé sur la selle de son vélo…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Silvia Vecchini et Sualzo articulent leur scénario autour des 20 principes du karaté, durant les 21 jours qui précéderont le 15 août. A chaque principe correspondra un moment quotidien des protagonistes, les adolescents Lisa et Alessandro, et des explications sur leurs vies respectives, leurs retrouvailles, leurs questionnements, leurs souvenirs enfouis. Cette histoire est bien menée sur fond de drame humain, avec le poids du silence parfois lourd à gérer, surtout pour un père qui veut préserver son fils d’une triste révélation. Mais au final, ne fait-on pas plus de mal à cacher cette vérité, aussi difficile soit-elle à entendre ? Lisa percera le secret pour comprendre ce qui tourmente son ami. Quant au graphisme, il nous transporte dans ce village italien, qui sent bon le cyprès et le romarin, et nous charme par l’harmonie des couleurs proposées par Claudia Guiliani, un trait agréable pour donner vie à des personnages cabossés par la vie, mais dont la force réside en cet incroyable sens de l’amitié, ainsi que dans les valeurs sportives et humaines véhiculées par le karaté. Une belle ode à l’indéfectible amitié entre deux êtres.