L'histoire :
Merlin est mort, tué par le cri d'une mandragore, mais il est toujours parmi les siens, sous forme fantomatique. Il lui est donc toujours possible de s'enguirlander copieusement avec son ennemie jurée, la fée Morgane. Ces engueulades récurrentes désespèrent Aliénor, la fille de Merlin, et laissent le jeune Lancelot perplexe, étant donné que lui ne peut pas voir Merlin. Or, c'est justement durant l'un de ces moments d'orgueils confrontés, que l'Ankou (personnification de la mort) en profite pour kidnapper Aliénor dans son monde parallèle, le Yeun Elez, le territoire de la mort. En effet, l'Ankou sait que cet enlèvement va rendre fou Merlin, et que le sorcier-enchanteur va être obligé de venir lui aussi dans le Yeun Elez... et qu'il y restera bloqué, à tout jamais. De son côté, Aliénor découvre désespérée ce territoire de désolation. L'Ankou la confronte aux âmes damnées, jusqu'aux portes des enfers. Mais après un étourdissement prolongé, Aliénor se réveille sur un rivage merveilleux, accueillie par une grande femme maigre toute de noir vêtue, Moronoé. Celle-ci lui révèle qu'elle se trouve sur Avalon, un lieu mystique et paradisiaque, auquel elle n'aurait jamais dû avoir accès...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les aventures magiques et féeriques de la petite Aliénor, fille de Merlin l'enchanteur, se poursuivent sous la plume de Séverine Gauthier et les crayons de son compagnon, Thomas Labourot. Le couple d'auteurs décline les légendes arthuriennes au sein d'un décorum coloré, luxuriant et relooké par rapport aux clichés, en deux mots fun et gentillets, à destination d'un public jeunesse. Les ambiances lugubres plus adultes sont quant à elles plutôt l'apanage de la collection Soleil Celtic de Jean-Luc Istin. Sous prétexte des rivalités entre Merlin, Viviane, l'Ankou et Moronoé, nos héros se débattent ici entre différents mondes autorisés ou interdits en fonction de lois magiques un peu complexes et des trois statuts de vivant, mage ou mort. En trois albums, on a eu l'occasion de s'attacher aux personnages, mais les règles et les enjeux qui les régissent, et qui composent le gros de l'intrigue, passionneront sans doute moins. Clairement, le lecteur adulte aura tendance à se perdre dans ce scénario privilégiant le développement de détails au souffle de fond, et un brin superficiel. Le dessin de Labourot conserve quant à lui son dynamisme et ses cadrages savants, pas si loin des codes graphiques des (bons) mangas.