L'histoire :
Tué par le cri fatal d’une mandragore, merlin est mort. Puis il a ressuscité, puis il est re-mort. Curieuse et volontaire, sa fille Aliénor cherche une solution pour que cesse l’état fantomatique dans lequel il se complait. Elle farfouille notamment dans les livres et les grimoires que le jeune Lancelot lui rapporte de la bibliothèque. Elle apprend plein de trucs, notamment sur le champignon bizarre qui pousse sur le nez du fantôme de son père ; ou encore sur l’Ankou, cette créature lugubre qui apparait aux yeux de quelqu’un au moment où il va prendre sa vie. Pourquoi Aliénor peut-elle le voir, elle, à tout moment ? Et puis soudain, Viviane, la dame du lac, apparait et délivre une prophétie limite compréhensible. Il est question d’une épée à retirer d’un roc, se situant au sein de landes désolées, et qui permettrait d’inverser les destins… Une fois de plus, c’est avec l’aide d’un grimoire qu’Aliénor parvient à décrypter partiellement cette prophétie. Elle et Lancelot en déduisent qu’il leur faut aller sur les monts d’Arrée, soit le territoire de l’Ankou. Mais le voyage promet d’être long, donc auparavant, ils se rendent en ville pour y acheter une monture. Aller en ville : une Première pour Aliénor, qui n’a jamais passé la lisière de la forêt…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Neuf mois déjà après la sortie du premier tome, revoilà la pétillante petite sorcière Aliénor Mandragore, toujours en quête d’une solution pour sauver son paternel Merlin de sa condition de fantôme. Elle forme cette fois un binôme tout du long avec le jeune Lancelot, en se raccrochant globalement à la légende de l’épée à extirper du rocher dans lequel elle est coincée. Mais Séverine Gauthier est habile dans son scénario : elle sait s’inscrire dans les légendes arthuriennes – moult fois utilisées en bande dessinée – tout en s’en détachant largement. Une prophétie, une quête, des créatures inquiétantes (dragons, Ankou), un périple jonché d’obstacles (tremblements de terre…) : nous sommes bien dans le registre de l’héroïc-fantasy jeunesse, pas si loin de la féerie des contes, pour une aventure truffée d’humour. Enluminée par le dessin dynamique et détaillé – expert ! – de Thomas Labourot, ponctuée de séquences de dialogues modernes et bidonnants, la lecture est immersive pour un très large public (testé et approuvé sur un double public de 11 et 42 ans). Un potentiel de série au long cours est bel et bien efficient. Espérons que « le marché » compliqué laisse aux auteurs et à l’éditeur l’occasion de nous le prouver.