L'histoire :
Libéré du bagne par le Comte de la Marche, Arsène Lupin est envoyé parfaire son éducation à la prestigieuse École de la Croix des Whals. Il y fait la rencontre d’Arès del Sarto et de Bérenger de La Motte, avec lesquels il a tout de suite des atomes crochus. D’ailleurs, pendant l’été 1893, les trois jeunes garçons âgés de 17 ans partent, destination les Alpes. Ils se lancent le défi de grimper un pic rocheux. Arrivés au sommet, ils scellent leur amitié à coup de bas-Armagnac. Une amitié aussi solide que cette montagne. Ils s’amusent à plonger dans les rivières et s’exercent au tir au pistolet avant de faire leur rentrée scolaire. Pendant ce temps-là, en Patagonie, Jacob et Toulouse sont à bord d’un baleinier. Les cales sont pleines et ils peuvent enfin rentrer au bercail, les poches remplies d’oseille. L’occasion pour eux de s’encanailler à leur arrivée à Marseille, avec de charmantes demoiselles.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un premier tome qui s’était attaché à mettre en place les bases des Origines de Lupin, Le dernier des Romains entre dans le vif du sujet. Ici, l’histoire ne se perd pas dans les méandres. On suit parallèlement plusieurs histoires qui ne manqueront pas de toute évidence de se recouper dans un ultime tome. D’un côté, le jeune Arsène se lie d’amitié avec Arès et Béranger. Cette relation à trois sera mise à mal par l’arrivée d’Athéna, une jeune fille aussi belle que pleine de tempérament. D’un autre côté, Jacob et Toulouse, évadés du bagne, s’installent dans les alentours de Marseille, après une escapade patagonienne. Jacob s’amourache d’une jeune femme... bien mal lui en a pris. Quant au Comte de La Marche, il rencontre une femme qui ressemble à s’y méprendre à Feue la Comtesse, œuvre d’une sombre machination des lombards. Comme à l’accoutumée, Benoît Abtey privilégie l’efficacité narrative avec des phrases courtes et directes, empreintes d’expressions croquignolettes originaires du XIXème siècle (il va tremper ses braies). Ce parti-pris est salutaire, car les actions s’enchaînent sans temps morts, à une vitesse vertigineuse. Le terrain d’expression graphique de Christophe Gaultier est toujours aussi vaste (jamais plus de 7 cases par planches), ce qui permet à son style et ses hachures caractéristiques de prendre place. Son trait reste dans la même veine, avec plus de souplesse dans l’expression des personnages (pas toujours facile à discerner surtout quand l’histoire s’emballe, notamment dans les olympiades de l’École). À la lecture des dernières pages de cet album, on se dit que le troisième et dernier tome sera riche en rebondissements...