L'histoire :
La mère d’Astric Bromure désespère… L’institutrice à domicile a démissionné et les écoles privées sont toutes au complet : elle ne sait où inscrire sa fille pour qu’elle reçoive une éducation digne de son rang. Astrid a pourtant la solution : le pensionnat pour jeunes filles de Canterville. Certes, l’inscription coûte 300 000 dollars, mais au moins c’est la garantie d’une instruction de qualité, abonde son père sans sourciller. Car ses parents sont riches comme Crésus, autant en profiter. A deux heures de route de Londres, Astrid découvre donc son établissement et ses camarades de classe, le jour de la rentrée. La directrice, marâtre et rigide comme il se doit, leur présente Mademoiselle Poppyscott, leur institutrice. Mlle Poppyscott leur fait la visite du somptueux bâtiment et insiste sur son tragique passé : jadis, une mauvaise manipulation en cours de chimie a provoqué la destruction complète du pensionnant et la mort de tous les élèves, ainsi que du couple fondateur, les O’Flahertie. Depuis, il semble que les lieux soient hantés par les fantômes de tous les défunts. Cela fiche la trouille à Astrid, qui a l’impression que les portraits de l’escalier l’observent. Brillante en classe – donc haïe par ses paires – la fillette compte donc sur la protection de ses camarades de chambrée, les jumelles Gladys et Rebecca, des gamines arrogantes et endurcies, qui ne songent qu’à s’évader…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier tome d’Astrid Bromure avait présenté aux jeunes lecteurs une fringante petite héroïne, vive d’esprit et débarrassée de tous problèmes matériels : ses parents sont milliardaires. De fait, ils souhaitent lui inculquer une éducation digne de leur rang, plutôt traditionaliste, qu’ils comptent déléguer à des spécialistes. C’est le point de départ de cette seconde histoire. Et si les parents sont une nouvelle fois absents, c’est parce qu’Astrid s’expatrie selon son souhait dans un pensionnat « upper-class » de la province britannique. Le dézingage de petite souris dans le tome 1 faisait penser à Tom et Jerry ; ce second opus fait donc immanquablement penser à Harry Potter, en raison de la présence de fantômes (réels ou fantasmés ?) dans ce grand établissement scolaire. La saga de J.K. Rowling n’est certes qu’une vague inspiration, Fabrice Parme ayant toute l’expérience et l’imagination pour instiller ses propres truculents rebondissements à ce canevas de départ enthousiasmant. Ce qui suit est fort bien mené, joyeux, vivant, dynamique, parfaitement rythmé au sein d’un découpage serré au fonds de cases schémariques, dialogué avec malice, et dessiné avec élégance, dans la veine stylisée propre à Parme. Les couleurs pastels acidulées terminent d’accorder l’obédience fun et légère de l’aventure. Espérons que « le marché » compliqué de la BD permette à cette série astucieuse et pleine de bonnes ondes de s’installer au long cours.
