L'histoire :
Blancaflor est la fille d'un ogre, terrible et méchant. Elle vit avec son père, sa mère, et ses deux sœurs, qui sont assez complices et la mettent régulièrement de côté. Un matin, au petit-déjeuner, leur père lit le journal. Les sœurs de Blancaflor arrachent le journal des mains de leur père : elles ont vu un charmant jeune homme faisant la Une, et ne peuvent s'empêcher de rêver qu'elles vont l'épouser. Leur père pique une colère face à leur attitude, et leur indique de ne pas trop s'attacher à ce prince, car il a prévu d'en faire son dîner. Il y a cinq ans, il a jeté un sort à ce bellâtre, un sort plutôt gentil. Depuis, le prince pense être l'homme le plus chanceux du monde, il remporte chaque jeu, chaque pari. Mais ce sort était une ruse machiavélique pour le pousser à venir de lui-même, avec naïveté, relever l'impossible défi des trois de l'ogre ! Personne n'a jamais remporté ce défi, sauf l'ogre lui-même. Le prince est pourtant tellement convaincu de remporter le défi, qu'il se rend chez l'ogre et sa famille. En tombant, il croise le regard de Blancaflor. La jeune fille en tombe amoureuse... Elle fera tout pour sauver le prince de son terrible destin.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Deux auteurs s'allient pour proposer une histoire complète à destination du public jeunesse. Nadja Spiegelmann, qui a notamment été nommée au prix Eisner en tant qu'autrice de Zig et Wikki, et Sergio Garcia Sanchez, qui a précédemment collaboré avec Nadja Spiegelmann sur le titre Perdus à New-York une aventure dans le métro. Ensemble, ils repartent d'un conte très connu en Amérique latine, Blancaflor, construit comme une histoire de conte de fées avec sa morale. A l'origine, ce conte était transmis de génération en génération par l'intermédiaire de la tradition orale. Ici, les auteurs fixent leur vision de Blancaflor, l'histoire d'une femme forte et indépendante, par l'intermédiaire de l'écrit et de l'illustration. Celles-ci sont épurées, aux couleurs nuancées. On y retrouve des personnages aux physiques reconnaissables : une mère qui nous fait penser à Morticia de la famille Addams, un père ogre terrifiant avec de grandes dents et des cornes, les filles de l'ogre drapées chacune d'une couleur. Blancaflor se servira de ses pouvoirs pour sauver, en secret, son prince des griffes de son père. Dans ces scènes, les auteurs n'hésitent pas à jouer avec les formes, à étirer le corps de Blancaflor comme dans un cartoon, pour montrer sa force, mais aussi la puissance de l'imaginaire. Parfois, cela rappelle les déformations visibles dans la BD Le grand vide. Un conte à la structure classique qui fonctionne à tous les coups, et nous permet de découvrir les mythes d'une autre culture. Il met en avant le rôle, souvent invisible mais bien nécessaire, des femmes dans la société.