L'histoire :
1954, Cécile, jeune lycéenne parisienne passe l’été de ses dix-sept ans dans une villa sur la Côte d'Azur, avec son père Raymond, jeune veuf quadragenaire, et Elsa, la maîtresse de ce dernier. Le père et la fille ont une relation fusionnelle, faite de plaisirs, d’insouciance et de transgressions. Cécile boit et fume. Elle connaît ses premières étreintes avec Cyril, un jeune beau gosse qui nage sur la plage située en contrebas. Quand Elsa se lève habillée d'un drap, elle se met à califourchon sur les jambes de Raymond et l'embrasse goulûment, sous les yeux de Cécile. Dans cette ambiance sensuelle à fleur de peau, tout est remis en question quand Raymond annonce l’arrivée d’Anne, une amie. Différente d’Elsa et Cécile, Anne est une femme stricte et moralisatrice. Elle apprécie la culture, les bonnes manières et l’intelligence. Dès son arrivée, une lutte subtile s'installe entre les trois femmes. Raymond est attiré par Elsa, Elsa fait tout pour le retenir et le séduire encore plus. Cécile a peur de perdre son père... Dans la pinède embrasée, un jeu cruel se prépare…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Quand Bonjour Tristesse sort en 1954, il fait l'effet d'une véritable bombe. Ce jeu du chat et de la souris, triangle amoureux devant l'éternel avec une adolescente de 17 ans qui s'amuse des destinées, met en lumière le talent narratif d'une jeune écrivain de 18 ans, Françoise Sagan. D'ailleurs, le cinéma ne s'y trompe pas et s'empresse d'adapter le roman avec le grand Otto Preminger à la baguette. David Niven Jean Seberg, Déborah Kerr, Mylène Demongeot et Juliette Gréco complètent le casting. Bien des années après le film, voici la bande dessinée, avec Frédéric Rébéna à l'adaptation ! Du roman, il capte l'essentiel, cette atmosphère crépusculaire où les corps à corps amoureux se font plus présents, avec l'amour encore et toujours au rendez-vous. On se laisse happer par ces liaisons dangereuses modernes. Rébéna respecte le texte, tout en développant une vraie tension dramatique et sentimentale. Ses dessins empreints de sensualité et accompagnés par des couleurs intenses et des ombres denses, offrent au récit une dimension solaire et crépusculaire. A lire si possible sous une pinède, face à la grande bleue, sous un soleil de plomb. Ou ailleurs...