L'histoire :
Le matin de Noël, au pied du sapin, un gamin blondinet regarde circonspect le petit paquet cadeau rouge à son attention. Et il s’adresse à ses parents : « L’année dernière, c’était du bon foutage de gueule, j’espère que cette année ce sera moins lamentable. »
Dans une prairie d’Afrique, deux girafes elles-mêmes braconnières discutent. Elles ont un fusil à lunette à la patte et derrière elles, on distingue les quatre pattes vers le ciel de cadavres d’éléphants. Elles se sont aussi confectionné de loooongues cagoules pour couvrir tout leur cou, avec les trompes des éléphants qu’elles ont buté. L’une d’elle : « Avec le grand retour de la cagoule cet hiver, c’est leur extinction assurée ».
Des égyptiens vont avancer leur procession de dromadaires à travers les dunes du désert, portant des paniers garnis de décorations de Noël. Ils approchent d’une haute pyramide isocèle entièrement peinte de vert, sur laquelle deux autres égyptiens ont déjà placé une étoile au sommet et une guirlande à la base. « Il fait pas un peu « cheap » l’arbre de Noël, cette année ? »
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Déjà illustrateur pour l’Ecole des loisirs, Olivier Tallec s’était déjà essayé il y a deux ans à cette forme difficile d’humour absurde et cinglant en une case + une légende, plutôt avec succès. Cela s’appelait Bonne journée et cet exercice se complète aujourd’hui favorablement avec un second recueil, toujours au format à l’italienne, baptisé Bonne continuation. A l’aide de son style de dessin caricatural et coloré, mettant en valeur des tronches parfaitement crétines, on a le sentiment que le Tallec a haussé sa percussion comique. Les situations mettent souvent en scène les animaux, jouant astucieusement avec une lecture anthropomorphique de leurs particularités physiques (ex : le mille-pattes fâché, à son fils, montrant la paume de ses mains : « Tu la vois celle-là ? »). A d’autres moments, ce sont bel et bien des humains dans des situations à contre-emploi (les combattants du moyen-âge, la famille de Tarzan…). Difficile de dire si du dessin découle la légende, ou si c’est sur une bonne phrase de légende que se construit la mise en scène du dessin. Toujours est-il que les deux paramètres de cet humour sont ici toujours harmonieusement combinés pour un petit rire mesquin assuré.