L'histoire :
Charlie Chaplin a conquis l’Amérique. Charlot a fait de lui un artiste incontournable, mais les plus grands studios qui se l’arrachent ne satisfont plus ses ambitions. En 1919, il cofonde la société United Artists et aura enfin le contrôle total sur ses œuvres. Le kid fait rire et pleurer le monde en 1921, c’est un triomphe. Les succès cinématographiques s’enchainent, ainsi que les déboires judiciaires. Si Charlot se veut innocent et romantique, Chaplin s’enchevêtre dans des idylles tumultueuses sans passion. Ses divorces successifs manquent à maintes reprises de le ruiner. Il ne doit son salut qu’à un travail acharné. Il trouve sa pépite dans La ruée vers l’or en 1925. Après bien des péripéties, Le cirque dresse son chapiteau en 1928. Chaplin résiste aux sirènes des films sonores, bourreaux de la pantomime. Il réplique avec Les lumières de la ville qui brillent en 1931 et prouvera que le silence est plus parlant que les mots. Epuisé, il s’octroie un tour du monde. De Londres à Paris, il est accueilli avec les honneurs d’un roi et tutoie les plus grands. A son retour, c’est le constat d’un avenir sombre qui l’attend. Le capitalisme asservit l’homme, le nationalisme le mène à la guerre. Les années folles sont terminées. Son cinéma doit désormais refléter la société, être plus engagé. Par la porte de la grande dépression, Charlie Chaplin se prépare à entrer dans les temps modernes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un hommage à la légende Charlie Chaplin est toujours de bon augure, quand il est rendu par des amoureux du vrai cinéma. Laurent Seksik et David François ne s’y trompent pas et font un travail remarquable, digne d’un documentaire. A l’instar du premier volume, le second relate de façon fidèle la biographie de l’artiste. On ne rit pas aux éclats, car la vie houleuse de Chaplin est bien différente de celle de Charlot. Mais sous sa mythique moustache, on découvre l’homme, sa passion, ses doutes, ses démons. Les détails de son vécu nous permettent de comprendre ses choix artistiques, ses influences. De la perte de son premier enfant qui a inspiré Le kid à sa mère morte dans la folie et à qui il dédiera Le cirque, sans omettre sa tentative d’assassinat au Japon, tout est scrupuleusement relaté. Le dessin est beau et restitue bien l’ambiance de l’Amérique du début du XXème siècle. Les couleurs douces au ton pastel donnent un rendu presque monochrome, ce qui resitue bien l’œuvre dans le contexte. Le réalisme des décors peut contraster avec le visuel des personnages. Nous sommes maintenant familiers avec les silhouettes longilignes, les visages pointus mais les traits caricaturaux ne rendent pas justice à la beauté tellement caractéristique des actrices de cette époque. Cet ouvrage s’adresse au public qui veut découvrir Charlot côté coulisse comme à ceux qui veulent conforter leurs connaissances sur l’un des plus grands cinéastes de tous les temps.