L'histoire :
Le juge d’instruction Antoine Duquesne poursuit ses investigations autour du djihadiste terroriste d’origine française Abou Othan – alias Jean-François Martinez. Le contexte est tendu car ses prises de décisions pour le piéger sont lourdes de conséquences. Abou Othan se fait passer pour mort, mais il semble bel et bien de retour sur le sol français pour y commettre et chapeauter des attentats. D’ailleurs, la dernière exaction en date a fait 75 morts sur le périphérique parisien, lors de l’explosion d’une voiture piégée. La cellule anti-terroriste a cependant réussi à neutralisé l’un des membres de la bande, Marouane Dridi. Duquesne l’interroge dans la cellule hospitalière où il est incarcéré, le temps qu’il se remette des blessures par balle qui lui ont été infligées lors de son arrestation. Evidemment, le terroriste n’avoue que ce qu’il a bien envie… et se garde bien d’en dire de trop. Pendant ce temps, la policie scientifique parvient à faire « parler » une clé USB retrouvée dans les décombres de l’attentat. Celle-ci contient des photos représentant des armes lourdes, des lance-missiles SA16, un avion et le Louvres… Tout porte à croire que ce sont des indices qui cernent la méthodologie et la cible du prochain attentat terroriste. L’attitude de Dridi donne des envies de violence au commissaire Corbier. Mais Duquesne le raisonne, arguant qu’on ne peut solutionner la violence par la violence…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Scénarisé par l’ex juge d’instruction anti-terroriste Marc Trevidic – aidé par Matz pour l’aspect narratif et immersif du médium BD – Compte à rebours propose de plonger ses lecteurs au cœur d’une enquête sous haute tension contre une cellule djihadiste sur le sol français. Et tout est bien en place, une nouvelle fois dans ce second épisode, sur trois prévus, toujours dessiné de manière réaliste par Giuseppe Liotti. Il y a à la fois les investigations de l’ombre, la lente méticulosité de la Justice, les palabres de bureaux et décisions lourdes de sens ; mais aussi les exactions terribles, lourdes en bilans humains et leurs conséquences sur les focus médiatiques, la terreur sociale et les opportunismes politiques. Pour ce faire, ils nous immergent tour à tour côté juge d’instruction et côté terroristes. Au passage, les auteurs évoquent aussi ce sentiment de haine réciproque qui émane naturellement des citoyens spectateurs de ces actes infâmes… et néanmoins la nécessité de ne pas y céder. Bref, Matz et Trevidic sont documentés et très compétents : ils livrent un pur thriller, prenant, équilibré, complet et crédible, parfaitement inscrit dans l’actualité de notre époque. A ce niveau du récit, impossible de dire si le troisième et dernier tome à paraître finira en happy end ou en tragédie pour les protagonistes… ce qui donne une ultime indication de paramètre psychologique diablement maîtrisé dans le ton général et les personnages.