L'histoire :
Massif des Glières, mars 1944. Durant la nuit, un petit groupe de résistants traverse discrètement un village, quand ils sont pris sous la mitraille. La milice, sous les ordres de Joseph Darnand, canarde ces français. Dans les minutes qui suivent, ils sont appuyés par des tirs nourris de soldats allemands et même des bombardiers. Le Général Pflaum vient assister au macabre spectacle et se félicite de cette démonstration de stratégie militaire. Darnand lui avait clairement demandé d’éviter au maximum une répression trop brutale : la plupart de ces hommes ne sont pas des communistes, mais des maquisards gaullistes. Pour le militaire, il n’y aucune différence : Berlin lui a demandé d’anéantir tous les terroristes et il souhaite profiter du spectacle que lui offre la 157ème division. Le bilan sera lourd, avec une centaine de compagnons morts et plus de 170 prisonniers.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Darnand est un personnage historique des plus énigmatiques. Après s’être comporté comme un héros durant la première guerre mondiale, il sera certainement l’un des collaborateurs le plus barbare durant la seconde guerre mondiale. En 1945, alors qu’il tentait de rejoindre l’Amérique du sud grimé en curé, il sera fait prisonnier. Avec la fin de la guerre, Darnand va payer pour ses forfaitures. Les auteurs tentent de formuler des hypothèses sur les raisons qui ont conduit cet homme à changer de camp et à devenir un salopard habité par une férocité incroyable. De nombreuses scènes de combat spectaculaires ou de violence d’une rare férocité jalonnent ce troisième opus. Pour donner à cette histoire davantage d’intensité, notamment dans les rapports humains, les auteurs ont recours à un personnage fictif, Ange Servaz. Ce repenti va avoir le courage de faire face à son ancien ami Darnand et à un de ses fidèles lieutenants. Au-delà de l’intérêt de porter à la connaissance du grand-public des faits historiques un peu oubliés, cette BD est également captivante pour sa dimension fictionnelle : la tension est constante, les personnages sont dotés de caractères forts et l’action est permanente. Au dessin, le travail de Fabien Bedouel est d’une grande efficacité avec un jeu permanent sur les ombres et les lumières. Les couleurs un peu froides accentuent la violence de certaines scènes. Le dernier volume de cette trilogie est complété par des articles de presse de l’époque : « Darnand soupçonné d’avoir dissimulé le trésor de la milice », cela a donné lieu à un feuilleton dans le journal le Soir.
