L'histoire :
La république de REM est basée sur un principe : l’élitisme. Ce principe oblige les jumeaux à se battre dans le ventre de leur mère, d’une part, pour que ne survive que le meilleur des deux ; et d’autre part pour endiguer la prophétie disant que Rem serait détruite par des jumeaux parfaits. Scipio et Praetorius sont les enfants de Spartacus et Lucianna. Cette dernière a accouché de jumeaux parfaits, c’est-à-dire qu’il ne se sont pas entretués, créant ainsi une lignée alternative au sein des grandes familles de Rem. Les jumeaux ont été séparés et élevés indépendamment. Scipio est devenu leader politique du mouvement progressiste et Praetorius médecin au sein de l’équipe de réanimation de la XIIIème légion. Les jumeaux de l’apocalypse enfin réunis pouvaient faire tomber la république élitiste de Rem. Malheureusement, l’attaque finale ne s’est pas passée comme prévue. Le plan de Scipio était beaucoup trop ambitieux et Praetorius s’est laissé débordé par le nombre de blessés à sauver et à réanimer. À tel point que certains membres de la légion ont ressuscité avec un caractère très différent. C’en était trop pour Praetorius qui a décidé de quitter le combat et d’aider le peuple des bas-fonds. Jusqu’au jour où un groupe de suprémacistes retrouve sa trace et a pour seul but d’éliminer la simple existence de l’affront à leur doxa.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce nouvel opus de Funérailles, l’œuvre dérivée de Freaks Squeele, de l’auteur Florent Maudoux se concentre sur les jumeaux Scipio et Praetorius après l’assaut ambitieux contre le QG des conservateurs et suprémacistes qui s’est soldé par un cuisant échec. Scipio est diminué d’un point de vue politique et le duo de l’apocalypse s’est séparé suite au départ de Praetorius et son emprisonnement dans son palais doré. Auteur complet, Florent Maudoux n’hésite pas à poser une nouvelle fois les bases et les préceptes de la république de Rem ce qui permet au lecteur de ne pas se perdre dans la forêt d’information. De plus, la géopolitique de la république est complexe et le changement de bord de certains protagonistes n’aide pas à simplifier le récit. Cependant, l’auteur se permet de résumer les tenants et aboutissants sur deux ou trois planches pour maintenir le lecteur à flot grâce à ce fil d’Ariane souvent bienheureux. Résultat : le scénario est fluide et la compréhension du récit est simple. D’ailleurs, grâce à ces rappels, cet opus peut être lu et compris sans avoir suivi la série depuis le début. Evidemment, certaines pièces du puzzle seront manquantes, mais dans l’ensemble, le récit principal peut être compris sans problème. Outre le récit principal, une analyse du texte permet de mettre le doigt sur de nombreux thèmes ou problèmes de sociétés actuels, qu'ils soient politiques ou éducatifs. Après être passée par un élitisme de robe favorisant la noblesse, notre société actuelle a évolué vers une méritocratie favorisant les longues études, quitte à abaisser le niveau général, et banalisant le terme d’échec scolaire pour les filières de l’apprentissage. L’auteur s’amuse à entremêler de nombreuses références. Par exemple, la république de Rem est le miroir de la république de Rome, si Remus avait fondé la république à la place de Romulus. L’environnement graphique est très beau, assez proche du manga, avec là aussi de nombreuses références en particulier à Saint Seiya pour la séquence où Scipio propose de faire une communication sur la base d’un anime. D’ailleurs, la colorisation de ces deux-trois planches est superbe, avec un retour indéniable au début des années 90. Ainsi, Florent Maudoux réalise une nouvelle fois un très gros travail sur cette série, avec un scénario fort basé sur des thèmes actuels et un dessin clair et fluide dans un environnement graphique très joli.
