L'histoire :
Été-Automne 2014. Yves Camdeborde rend visite à Pierre Carli, apiculteur en Castagniccia. C’est sur les contreforts montagneux, où il y a une forte densité de châtaigniers, que cet ancien de l’administration s’est lancé dans le miel. Cette nouvelle orientation professionnelle n’est pas du goût de ses parents, inquiets. Mais il a su les rassurer sur son choix d’apiculture bio. Il lui raconte les multiples facettes de son activité : récolte du 15 juin au 15 juillet, dès que la floraison est terminée, la technique de fabrication du miel, l’histoire et les vertus de la gelée royale… Dans la foulée, Yves Camdeborde descend vers la plage rejoindre Antoine-Marie, pêcheur d’anémones de mer. Ces fruits de mer finiront en beignet. Il poursuit son parcours gastronomique avec Antoine Arena, propriétaire des Hauts de Carco, à Patrimonio. C’est dans un sol rocailleux qu’il a planté ses vignes. Un vrai défi ! Yves et Antoine se connaissent depuis plus de 20 ans, grâce à Piquet-Boisson, l’un de ses clients, qui venait régulièrement manger dans son resto, du temps de la Régalade. Cet homme lui a fait connaître ses premiers vignerons : Marcel Lapierre, Gramenon, le Marquis Dutheil, Pierre Overnoy et… Antoine Arena ! Son métier, le viticulteur corse l’a transmis à ses deux fils. Ce sera à eux de créer le futur...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après l’Hiver-printemps, place à l’été-automne. Pleins de bonnes choses vous attendent : Corse, Bassin d’Arcachon, Finistère, Béarn, Bigorre… au menu ! Yves Camdeborde présente tout ceux qui font partie de sa famille gastronomique, dont il capture un extrait pour le servir à ses clients-convives. C’est vivant, c’est vibrant, c’est plein d’émotions, à l’image de l’ancienne tête d’affiche de Masterchef ! Cet homme respire la vraie cuisine, celle qui vient du cœur. Chaque rencontre est toujours aussi intense et puissante. C’est aussi très instructif. On découvre la méthode pour la salaison des jambons, pour élever des poulardes bien dodues qui finiront sur les tables des fêtes. On comprend les difficultés que rencontrent ces artisans du goût, face aux produits industrialisés (les veaux de l’industrie agro-alimentaire, le dynophysis, l’algue ennemie des huîtres). Yves Camdeborde leur offre ici un espace d’expression où ils peuvent parler de leur quotidien et de leur passion. Le cuisinier toqué nous invite à la rencontre de ses racines. Un retour aux sources béarnaises poignant où il retrouve son père, charcutier à Paris, rue des Pyrénées, qui lui parle de la rencontre avec sa mère de souche bretonne. C’est toujours plein d’humour. Avec son frère Philippe, charcutier à Pau, il évoque les vacances en Bretagne « Il n’y avait pas d’autoroute. Tout le monde dans la R16 et papa s’arrêtait dans tous les villages pour goûter les boudins de chaque charcuterie artisanale ». Pour les deux frangins, il n’y a pas de débats : le boudin de leur père était le meilleur ! Il y a aussi de belles rencontres : Alex Croquet, le fou du pain, considéré comme le meilleur boulanger du monde, l’ostréiculteur Joël Dupuch (le fameux Jean-Louis des Petits Mouchoirs réalisé par Guillaume Canet) et ses perles de l’Impératrice. Il faut saluer l’extraordinaire travail réalisé par Jacques Ferrandez qui s’efface derrière son crayon pour croquer ces instants de vie, ces rencontres pleines de cœur. Ses couleurs solaires participent à révéler ces émotions. En changeant de registre, le dessinateur de polars ou des Carnets d’Orient tient la distance sur ce projet fort en goûts, preuve que la rencontre avec Camdeborde a été belle et savoureuse. N'hésitez pas à prolonger ce plaisir sur http://www.freresdeterroirs.fr/.