L'histoire :
Sur une lointaine et miséreuse planète, le jeune alien Douglas s’épanouit en jouant au foot dans la rue avec ses copains. Soudain, il est interpelé par un alien sympa venu d’une autre planète, qui lui offre un talisman porte-bonheur. Et cet alien disparait aussi subitement qu’il était apparu. Une dizaine d’années plus tard, ce même alien réapparait alors que Douglas s’apprête à sortir avec sa copine Carine. Il lui redonne le même talisman que Douglas avait paumé et lui demande de bien y faire attention, cette fois. Quelques années encore plus tard, Douglas et Carine se font des adieux larmoyants dans un astroport. Lui, doit 3 ans de service à l’armée ; elle, part en voyage faire le tour de la galaxie. C’est le moment que choisit l’alien pour réapparaitre une 3ème fois, toujours avec le même talisman que Douglas avait encore perdu. Douglas se retrouve quelques temps plus tard dans le poste de commandement de l’Infinity Eight, vaisseau gigantesque stoppé dans sa progression cosmique par la rencontre avec un mausolée aux dimensions titanesques, imprévu et énigmatique. Le capitaine et son lieutenant tentent en effet un 7ème reboot temporel pour enquêter sur ce phénomène. Et pour une fois, ils confient cette séquence de 8 heures à l’équipe d’action musclée du sergent Mastard, un mercenaire aguerri. Or aussitôt celle-ci s’apprête-t-elle à embarquer, que l’alien bizarre au talisman se trouve là, sur la passerelle de sortie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis le premier tome d’Infinity 8, des agents féminins enquêtent tour à tour sur la présence d’un mausolée géant au milieu du cosmos, qui perturbe le voyage interstellaire de leur vaisseau. A chaque fois, outre les éléments récurrents de présentation (au début), c’est un gros bazar galactique, jonché de créatures foutraques, de batailles lasers, d’humour trondheimien de zédième degré et… d’une ligne directrice floue. Au bout de 6 tomes, nous n’étions pas plus avancés. Or, on nous avait promis de vraies réponses dans le 7ème volet… et c’est à Boulet que revient l’honneur de nous les formuler. Car oui, la raison de ce mausolée est expliquée dans ce tome. Et oui, elle fait sens avec la dimension métaphysique attendue pour une saga de SF de ce gabarit. En prime, Boulet en profite pour rafraîchir la narration, en s’affranchissant d’entrée de jeu des passages obligés. Il nous présente Douglas, un frêle alien, auquel il arrive des trucs inhabituels. Et petit à petit, il l’intègre à la problématique avec ce qu’il faut de fausses pistes et d’humour, sans se priver d’être cohérent et parfaitement rythmé. La mécanique de la trame temporelle ne nous est pas rabâchée pour la 7ème fois, et tant mieux, car ça devenait vraiment reloud. L’héroïne sexy est abandonnée au profit d’un groupe de mercenaire à tronches patibulaires. On reconnait bien la griffe narrative de Boulet à sa manière de marcher en dehors des sentiers battus, et de défoncer les grands sujets métaphysiques, avec d’astucieux détours et tout de même un monstrueux sujet de fond central. Tel un vélociraptor qui attaque toujours latéralement, après avoir attiré votre attention par devant. Un dernier et huitième opus est à venir, co-managé par Killofer, qui s’affranchira assurément lui aussi des balises précédentes, afin d’assurer un dénouement à la hauteur.