L'histoire :
La famille impériale russe a été sauvée in extremis par un commando mandaté par l'Angleterre et l'Allemagne. Elle parvient à rejoindre Berlin où elle se pense en sécurité. Mais l'Allemagne, exsangue au lendemain du Traité de Versailles, voit d'un bon œil la possibilité de monnayer ces précieux otages avec les contre-révolutionnaires menés par l'Amiral Koltchak en possession du formidable trésor impérial. De leur côté, Volodia et Anastasia se retrouvent mobilisés, contre leur gré, dans l'Armée Rouge pour combattre les troupes de l'Amiral. Ils parviennent à en déserter les rangs pour rejoindre le camp de Koltchak. Koltchak les reconnaît. Il leur confie qu'il ne remportera pas le combat face aux bolcheviques. Il leur propose de repartir avec le trésor des Romanov. Il a négocié cette issue avec l'ennemi japonais. Pour Koltchak, le plus important est que les Romanov restent en vie : l'avenir de la Russie pourrait bien en dépendre, dans un pays où les bolchéviques prennent les commandes du pouvoir.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Amour et drame sur fond de guerre civile : tel pourrait être le résumé de ce triptyque qui s'achève avec cet ultime épisode. Dans Terre Promise, Benoît Abtey montre une nouvelle fois sa capacité à emporter le lecteur dans le flot narratif. Sans révolutionner le genre, il apporte un véritable souffle épique. Les dialogues sont justes mais ils manquent de nuances et d'envolées. À certains moment, on peut les trouver un poil descriptifs. L'ensemble reste de bonne facture et a le mérite de la prise de risque d'un sujet pas forcément évident à évoquer. Le dessin de Mayalen Goust est tout aussi réussi avec un trait raffiné, agrémenté de couleurs contrastées (froides et violentes). Sa prise de risque graphique est toujours mesurée. On peut saluer sa formidable double planche 42-43 qui, à l'image d'un Thierry Robin (Mort de Staline, Mort au Tsar), s'affranchit des codes. Mais c'est la seule fois où elle se situe en dehors des clous. Kamarades de la bande dessinée, laissez-vous happer par cette histoire qui vous donnera sûrement envie d'aller sur Wikipédia pour découvrir plus précisément cette époque nébuleuse qui a accouché d'un monde bipolaire.