L'histoire :
Dita, une jeune fille cultivée, vit avec son père et sa mère dans le ghetto de Terezin à Prague. Un ghetto qui sert de vitrine au régime nazi pour montrer au reste du monde que leurs prisonniers sont bien traités. Dita vit modestement, mais elle y développe une véritable passion pour la lecture. Comme la plupart de ses compatriotes, elle va cependant être obligée d'abandonner les livres qui lui sont si chers lorsqu'elle sera déportée avec sa famille vers Auschwitz où se situe le camp de concentration le plus meurtrier de la Seconde Guerre Mondiale. Séparée de ses parents, elle va tenter de s'accommoder de son nouvel environnement et s'acoquiner avec Fredy Hirsch, un éducateur juif à la personnalité trouble. Celui-ci va lui confier une mission d'envergure en lui demandant de veiller à la protection de huit livres extirpés du régime nazi, qui permettent aux petits et aux grands prisonniers du camp de s'évader quelque peu de l'univers glauque dans lequel on les a plongés. Au péril de sa vie, elle va donc les restaurer, les préserver et les cacher dans le camp, afin que les gardiens nazis ne puissent pas mettre la main dessus et condamner celles et ceux qui les utiliseraient. Elle usera donc de tous les subterfuges pour ne pas éveiller l'attention du Docteur Mengele, véritable tortionnaire nazi qui fait régner la terreur dans le camp...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Inspirée du roman éponyme d'Antonio Iturbe, la bibliothécaire d'Auschwitz raconte la véritable histoire de Dita Kraus, qui a aidé les prisonniers juifs du camp d'Auschwitz à dissimuler des ouvrages interdits. Pour celles et ceux qui ne la connaissent pas, l'histoire est bouleversante, puisqu'elle conte le courage d'une jeune fille juive qui accepte de dissimuler huit livres prohibés par le régime du IIIe Reich. L'histoire se concentre essentiellement sur le comportement de la jeune adolescente face aux personnalités complexes mais attachantes qui l'entourent. Contrairement au roman, le déménagement de la famille de Dita dans le ghetto de Terezin est raconté sous forme de flashback. Ce leurre cultivé par les nazis cherchait à faire croire au monde que les prisonniers y étaient traités dignement. La réalité du camp d'Auschwitz, elle, sera plus en phase avec la conformité des atrocités qui y ont été commises. On ne ressort pas indemne de la lecture des nombreuses épreuves traversées par tous ces prisonniers qui côtoient la mort à chaque instant. L'adaptation graphique d'un roman n'est pas simple, mais le dessin du jeune Loreto Aroca laisse transparaître la douleur subie par les différents protagonistes, même si la rondeur des traits s'approche parfois plus du manga que de la BD classique. Le scénario, quant à lui, restitue bien le rôle de chacun... mais il nous laisse un peu sur notre faim quand il aborde furtivement les tragiques incidents qui vont bouleverser la vie de Dita dans ce camp de concentration. La bibliothécaire d'Auschwitz est une belle histoire qui se lit et se contemple avec beaucoup d'humilité et d'émotion, tant elle joue son devoir de Mémoire en rappelant que les véritables héros ne sont pas forcément celles et ceux des clichés.
