L'histoire :
Août 1900, le détachement en charge de retrouver l’assassin du gouverneur Eugène McGrady revient bredouille, attirant les foudres du Colonel du régiment. Les deux détectives de la fameuse agence Pinkerton accompagnant le détachement supposent que La Venin s’est enfuie en sautant sur un train et que l’indien qui l’accompagnait a brouillé les pistes. Les hommes de l’US Cavalry et de la Pinkerton ne sont pas les seuls à rechercher Emily, la fille du gouverneur a mis sa tête à prix et le montant alléchant va attirer tous les chasseurs de prime de l’Ouest. Quelques jours plus tard, Emily, dissimulée par un accoutrement de none, débarque à Galveston, au Texas, en plein Labor Day. La jeune femme s’arrête devant l’orphelinat de la ville. D'une voie claire et décidée, elle demande à voir le révérend Allister Coyle. L’homme l’accueille de façon très cordiale, mais La Venin reste de marbre. Le visage de l’homme n’a pas changé. Il y a 13 ans, à New Haven, dans le Connecticut, la mère d’Emily se faisait tuer par un groupe d’hommes de la haute société lors d’une soirée initiatique. L’un de ces hommes était le révérend. L’heure de la vengeance a sonné. Emily ne va pas attendre le jugement dernier...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La Venin poursuit sa quête de dédommagement moral envers les hommes qui ont assassiné sa mère. Après avoir envoyé six pieds sous terre le gouverneur, le suivant sur la liste est le révérend Coyle. Malheureusement, Emily n’est pas une professionnelle de la gâchette... ni de la discrétion. Elle agit à visage découvert, avec la vengeance comme principal moteur. Ainsi s'attire t-elle les foudres des riches familles lésées qui mettent sa tête à prix. Il devient de plus en plus difficile pour elle de se mouvoir sans attirer l’attention. Surtout que La Venin est très jolie... Laurent Astier, auteur complet sur cette série, plonge le lecteur dans le Far West sauvage et hostile, au cœur de la perversion de l’Homme. L’auteur choisit une héroïne attachante qui se lance à la recherche des assassins de sa mère pour les dézinguer à coup de chevrotine ou toute autre arme contondante qui lui tombe sous la main. Le personnage principal très attachant peut compter sur un mystérieux indien, compagnon de fortune dont le lecteur ne connait, pour l’heure, les intentions. La mécanique scénaristique est très bien huilée, les planches défilent et plusieurs rebondissements viennent ponctuer l’histoire. L’étau des autorités se resserre sur le personnage principal, alourdissant l’atmosphère. Au niveau du dessin, Laurent Astier, avec son trait semi-réaliste, livre un album de haut niveau. Suivant un découpage dynamique, les scènes d’actions s’entremêlent aux différents flashbacks, faisant retomber le rythme pour poser les bases de l’histoire. Ce second opus vient confirmer la belle impression du premier tome. La série est inoculée, le lecteur est mordu... il n’y a plus qu’à se laisser guider pour découvrir la suite...