L'histoire :
Lundi... Tuffy, le matou de la maisonnée, a tué un bel oiseau bleuté. Il se rêve déjà sur la potence, la corde au cou… Mais après tout, n’est-il pas un chat ? Un chat qui fait simplement son boulot de chat. Celui de partir en perpétuel maraude pour taquiner les oisillons qui savent à peine voler d’une haie à l’autre. Sa petite maîtresse et sa famille ne voient pas les choses de la même façon. D'autant que Tuffy a le mauvais instinct de ramener sa proie sur le tapis du salon. On le condamne aussi vite qu’il se fait les moustaches. On le juge sans chercher à connaitre les circonstances de l’événement. Et pourtant… Alors mardi, on fait un enterrement présidentiel au pauvre petit oiseau parti trop vite, mort avant d’avoir vécu. On pleure, on grogne contre le matou, on voudrait le chasser. Et pourtant, le mercredi, le voilà rapportant une souris morte à la maison…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Adapté, façon phylactères et aquarelles bondissantes, du roman-jeunesse éponyme d’Anne Fine par Véronique Deiss, ce petit récit nous fait partager la semaine mouvementée d’un matou assassin. Aucune présomption d’innocence ne lui sera accordée. Pas plus, d’ailleurs, que les circonstances atténuantes de son animalité pour voir sa petite maîtresse et ses parents le condamner directement. Pendaison ? Allez savoir ! Piquouse chez le véto ? Vraisemblablement ! Chatière clouée ? Pourquoi pas ! La facture risque d’être salée pour ce pauvre Tuffy, psychopathe félin, affichant au compteur un zozio guilleret, une souris mignonnette, le gros lapin des voisins et la paire de lunettes de la véto. A moins que quelques éléments aient échappées aux investigations de la famille et que derrière l’évidence, l’habit ne fasse pas forcément la fonction. Ou que plus simplement, il ne faille pas attendre d’un chat qu’il soit avant tout doué d’animalité. Particulièrement enlevé et remplissant plutôt convenablement la mission divertissante proposée, l’ensemble devrait pouvoir trouver sa place sur la table de chevet d’un enfant d’une huitaine de printemps. L’ouvrage de référence multi-primé est d’ailleurs un support pédagogique recommandé par l’Education Nationale, herself, pour les classes de CE2 et CM1. Seul regret : la « percussion » humoristique est ici plutôt mise en scène par un tourbillon caricatural à tendance excessive, dans laquelle le rôle de narrateur du chat (et sa personnalité) passe de fait au second plan. A suivre, néanmoins, d’autant que les autres aventures de Tuffy proposées par Anne Fine devraient elles aussi être adaptées rapidement.