L'histoire :
La mère de la petite Elie a décidé de se mettre à l'art. C'est couchée confortablement dans le canapé qu'elle pousse sa réflexion. Ce qui n'est pas du tout du goût du chat de la maison, Tuffy. Il voudrait la place au bout du canapé pour admirer les oiseaux dehors et faire une sieste confortable. C'est grâce à lui, d'ailleurs, qu'elle décide dans quelle voie elle s'engage. Une fois debout, elle va faire une photo du félin et prendre un cours pour le peindre dans toute sa surprise. Lorsqu'elle revient son œuvre sous le bras, c'est toute la famille qui est étonnée du résultat. Le matou n'est pas du tout heureux de l'honneur qui lui est rendu. Pour la peine, il va devoir faire ses griffes dessus, au grand désarroi d'Elie. Il en faut plus pour que la mère de famille abandonne. La motivation au cœur, elle repart avec sa voiture bruyante et polluante apprendre de nouvelles choses. Pour cette nouvelle expérience, elle va réaliser des œuvres en poterie qu'elle expose fièrement dans la maison. La malveillance du chat est à toute épreuve car, sans scrupule, il casse une première création. Cela dit, pourquoi ferait-il plaisir à l'époux qui lui demande de la casser? Il n'est pas ce genre d'animaux qui fait ce qu'on lui dit. « Aider », il ne sait pas trop ce que cela signifie. Or si dans l'histoire, il a gros à gagner, il veut bien mettre la pâte à l'action. D'autant plus si, au final, il peut refaire la fête à la maison avec ses amis casse-cou.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tuffy, cet effroyable matou rouquin passe des mots d'Anne Finne aux bulles sous les crayons de Véronique Deiss pour la troisième fois. Une troisième adaptation d'un roman jeunesse qui connaît son petit succès auprès des 7 à 10 ans. Cette reconnaissance se fait jusqu'au ministère de l'Education Nationale, qui le recommande en lecture à l'école. Car si les têtes blondes aiment ce chat de mauvaise foi avec du texte et quelques illustrations, ils devraient aussi l'apprécier avec des dessins et des bulles. La BD a rencontré son public puisque la maison d'édition Rue de Sèvres publie aujourd'hui un 3ème tome, dans la continuité des deux précédents. Cela ne devrait pas s'arrêter là : il existe en tout une dizaine de romans... L'univers graphique est très naïf et se rapproche d'un dessin que pourrait réaliser un enfant (avec tout de même plus de précision). Les traits ne sont jamais droits. Les personnages sont un peu grossiers, avec des gros nez, comme les personnages de Florence Cestac. La mise en couleurs est approximative et des fonds bien souvent blancs. Rien n'est trop chargé afin de permettre aux jeunes lecteurs de se concentrer sur l'histoire et ne retenir que l'essentiel. Le récit est assez simple aussi et se résume assez vite. Il est en totale adéquation avec le roman et le niveau des lecteurs. L'espièglerie du félin a beaucoup d'écho chez les enfants. Les moments où le chat se venge avec délectation doit les faire rire. La projection dans le personnage fonctionne pleinement. Hélas, pour les plus grands, l'innocence partie, l'histoire paraît bien légère. Le chat assassin a néanmoins encore de beaux jours devant lui.