parution 18 septembre 2024  éditeur Rue de Sèvres  Public ado / adulte  Mots clés Guerre

Les Evasions perdues

Récit auto-fictionnel et quasi authentique de la détention du père de Thomas Legrand (le journaliste) dans un Stalag de Kaliningrad, durant la seconde guerre mondiale. Une réflexion sur l'engagement militaire et le patriotisme.


Les Evasions perdues, bd chez Rue de Sèvres de Legrand, Warzala
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

L'histoire :

De nos jours, Thomas et son épouse se promènent sur un marché parisien et croisent des voisins, qu’ils invitent à l’apéro. En entendant leur patronyme, « Gaubac », Thomas a un sursaut. Après quelques échanges, ouf, ils n’ont aucun rapport avec ce nom lourd de Mémoire, que son père lui a révélé lorsqu’il était adolescent. Thomas se souvient de ces révélations paternelles faites en 1983, dans leur maison de campagne périgourdine. En 1939, son père Jacques Leboy poursuivait des études en classe prépa pour intégrer Polytechnique ou Saint-Cyr : il se rêvait une carrière militaire et s’intéressait à la politique. Lors de la déclaration de guerre le 3 septembre 1939, il avait devancé l’appel de mobilisation générale alors que sa classe d’âge n’était pas concernée. Il avait fait ses classes à Saint Omer en tant qu’aspirant. Puis il était parti avec sa division prendre place sur une ligne de défense à l’Est de Paris. Mais la « drôle de guerre » avait commencé à le faire douter de la stratégie de l’Etat-Major français : il ne se passait rien. Ils étaient équipés, ils observaient depuis leurs fossés, ils jouaient aux cartes, ils se faisaient royalement ch… Et finalement, après des mois d’attente, l’attaque allemande avait été fulgurante et irrépressible. La puissance des blindés du Reich avait forcé l’armée française à se rendre en quelques heures. Jacques et ses camarades étaient faits prisonniers et avaient été déportés dans des wagons à bestiaux jusqu’à un premier camp situé à l’Est de la Pologne, le Stalag VI-D…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Ces Evasions perdues sont une auto-fiction résultant des souvenirs de prisonnier de guerre du père de Thomas Legrand. Le journaliste d’En quête de politique sur France Inter et éditorialiste à Libération se mue une nouvelle fois en scénariste BD pour retranscrire les souvenirs paternels, authentiques à 80%... et reconstitué à partir de lettres et documents de soldats de l’époque à 20%, pour combler les vides. C’est pour marquer cette distance avec la stricte réalité que le personnage est renommé « Jacques Leboy ». Dans cet album mémoriel, on suit ainsi majoritairement Jacques au cours de sa détention dans l’Aspilag I-A, des baraquements entourés d’une double clôture barbelée, construits dans l’actuel territoire russe de Kaliningrad (Est de la Pologne), c’est-à-dire à 1500 km de Paris. Bien plus « humaine » que celle des camps de concentration, cette détention se ponctue néanmoins de tentatives d’évasion, de travaux forcés dans des fermes alentours, mais surtout d’une réflexion intime, en petit groupe, sur le sens de l’engagement militaire et la Résistance. Comment œuvrer à distance dans la ligne patriotique de ce curieux général de Gaulle, alors même que la hiérarchie incite à se ranger derrière la doctrine pétainiste, collaborationniste. A qui faire confiance ? Comment fabriquer de faux documents et envisager une évasion cohérente ? Etonnament, le (long) récit s’arrête à l’issus d’une évasion ratée. La fin de la guerre de Jacques est racontée par Thomas Legrand dans un paragraphe de postface. Le dessin semi-réaliste, abouti et chevronné de François Warzala, complété d’une colorisation majoritairement kaki et vertes de gris, se rapproche de forte agréable façon de la ligne claire, avec un personnage de Jacques débonnaire, à houppe blonde et lunettes rondes… qui fait curieusement penser à Jérôme K Jérôme.

voir la fiche officielle ISBN 9782810208777