L'histoire :
Walter Gilman est un jeune étudiant en mathématiques. Il habite dans une chambre de bonne bien étrange. En effet, c’est dans cette pièce de cette grande maison qu’a vécu la vieille Keziah Mason, deux siècles plus tôt. C’est d’ailleurs pour cette raison que Walter a pris ce logement, la chambre dans « la maison de la sorcière ». Ce lieu lugubre le fascine. Au gré de ses recherches, il a d’ailleurs trouvé des documents sur le procès de la vieille dame et sur ce qu’elle avait avoué sous la contrainte dans la cellule. Elle avait évoqué des lignes et des courbes tracées qui menaient à des espaces différents, au-delà des murs. Elle avait parlé de l’Homme Noir, du serment qu’elle avait prêté et de son secret. Keziah Mason avait disparu après avoir tracé des formules avec un liquide rouge visqueux sur les murs de sa cellule. Bizarre, non ? Depuis, les rumeurs courent en secret. Certains ont aperçu Keziah accompagnée d’un petit animal à fourrure et à crocs blancs. D'autres entendent des cris d’enfants la veille du 1er mai et du 1er novembre. Des dormeurs se réveillent avec des marques de dents humaines sur le corps…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Howard-Philippe Lovecraft fait partie de ces écrivains mythiques que l’on découvre à l’adolescence. Un auteur qui est l’un des inventeurs du fantastique, au côté de Bram Stoker et Mary Shelley. Il évoque des mondes parallèles décalés et gigantesques issus de l’imaginaire, peuplés de créatures étranges. D’Evil Dead à La cabane dans les bois, en passant par L’Antre de la folie, le cinéma s’est jeté sur l’occasion pour mettre en scène ces univers transversaux. Et la bande dessinée me direz-vous ? On retrouve notamment les mythes de Cthulhu d’Alberto Breccia ou encore le Territoire de Corbeyran et Espé. Les rêves de la maison de la sorcière sont encore l’adaptation d’une nouvelle de HP Lovecraft. D'emblée, le décor est planté : un lieu plombé par une malédiction, un jeune étudiant en mathématiques ouvert aux mondes décalés, une copine qui essaie tant bien que mal de lui maintenir les pieds sur terre... La tension narrative ne cesse de grimper en flèche avec… Mathieu Sapin au scénario et Patrick Pion au dessin. Deux auteurs à contre-emploi, habitués à d’autres univers. Force est de constater qu’ils s’en sortent plutôt bien. On ne s’ennuie pas une seconde et on se laisse happer le pied par un rat aux yeux rouges. L’adaptation de Sapin est fidèle et le dessin de Pion est percutante, tant dans son rendu du monde réel (trait précis et couleurs intenses), que dans son interprétation du monde parallèle (crayonné vif et noir et blanc de rigueur). Une belle surprise comme sait si bien les concocter Rue de Sèvres.