L'histoire :
Place Vendôme, Paris. Un drôle clown vient de grimer la statue de Napoléon en haut de la colonne Vendôme, avec un nez de clown, un ballon gonflé à l'hélium et un large sourire rouge à la peinture. Le tout avec une banderole avec comme inscription : « Ni Dieu, ni maître ». Mais qui a osé faire ça, de bon matin, au nez et à la barbe de la maréchaussée ? Dans leur cabaret, les Spectaculaires s'affairent pour régler les derniers préparatifs en vue de la représentation du soir. Ils sont stoppés dans leur élan par l'arrivée du baron Clampin qui vient leur demander de retrouver sa femme. Elle a été enlevée par un triste sire qui se fait appeler « Le Pitre ». Il réclame cinq millions de francs en échange de sa libération. Mais le baron refuse de céder au chantage de ce bouffon. Prosper Pipolet voit très bien qui est ce fameux Pitre : c'est le chef d'un groupuscule anarchiste dont tous les journaux parlent depuis quelques semaines. Ils vandalisent les monuments et cambriolent les hôtels particuliers des beaux quartiers, en signant leurs forfaits avec des slogans farfelus...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Fichtre ! Ça fait déjà 5 ans et autant d'albums que les Spectaculaires se sont invités dans le paysage BD. Tout ce que l'on peut dire c'est que cette série est décidément pleine de ressources. Régis Hautière et Arnaud Poitevin ont réussi à installer un ton singulier mêlant humour, aventures et authenticité. Chapeau ! Ici, les auteurs ont mixé plusieurs références. Les Brigades du Pitre font directement allusion à la série TV (inspirée de faits réels) les Brigades du Tigre, une brigade mobile mise en place par le ministre de l'Intérieur de l'époque, Georges Clémenceau (surnommé « le Tigre ») et chargée de lutter contre la criminalité galopante. Cette Brigade du Pitre renvoie aussi au personnage du Joker, au mouvements anarchistes de l'époque et au chef d'œuvre Orange Mécanique de Stanley Kubrick, avec sa bande de malfaiteurs portant un chapeau melon. Le scénario de Régis Hautière est toujours au cordeau avec des dialogues toujours aussi poilants et ciselés (slogans anarchistes revisités), autour du champ lexical argotique (galurin, bouclard, clampin, marmouche...) et de détournements de personnages iconiques (Charles Haucolme pour Sherlock Holmes ou Joséphin Rouilletabile pour Joseph Rouletabille). Arnaud Poitevin quant à lui, s'éclate toujours autant à réaliser cette BD avec de jolis clins d'œil au passage (les porcelaines de Chine Made in France, c'est louche :) et autre caméos (Batman, Astérix, James Bond alias Daniel Craig, Vincent Cassel, Gérard Depardieu, Mortimer, Monsieur de Mesmaeker de Gaston Lagaffe et même les auteurs des Spectaculaires). Les Spectaculaires, c'est déjà un classique !
