L'histoire :
En Italie, ce matin-là, Mr Peter part à la pêche sur un grand lac entouré de montagnes. Mais alors qu’il est tranquillement installé dans sa barque, une immense protubérance rocheuse, que les autochtones ont baptisé « la main de pierre », se détache de la paroi et chute dans l’eau. Cela génère un véritable tsunami, qui tue Mr Peter. Etrangement, à ce moment précis, une fusée rouge éclate dans le ciel. Cette fusée, Blue la voit aussi, tandis qu’elle est en train d’escalader une paroi, assurée à l’aide d’une corde par son ami Abel. La paroi en tremble et elle en lâche sa prise. Abel l’aide à dés-escalader. Ils redescendent au bord de la plage afin d’essayer de comprendre ce qui a pu se passer. Ils arrivent juste pour venir en aide à un jeune kayakeur noir américain, Cameron, qui vient d’être retourné par le tsunami. Bien que le jeune parle mal l’italien, ils sympathisent d’emblée. En regardant alentours, ils s‘aperçoivent alors que « la main de pierre » n’est plus là et comprennent la catastrophe qui vient de se dérouler. Ils ignorent que celle-ci est la première manifestation d’un phénomène paranormal de grande ampleur. Le lendemain, une jeune scout prénommée Léa, qui participe à une sortie en groupe, entend une voix qui l’alerte d’un danger… juste avant que le sol ne s’effondre sous ses pieds. Puis Blue entend à son tour la voix d’un être immatériel qui s’est introduit chez elle. Elle peut apercevoir son ombre sur le mur, il est juste à côté d’elle…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Derrière ce curieux titre, « Les vous » qui interpellera le quidam sur sa sémantique, se trouve un thriller contemporain fantastique pour young adults, réalisé dans un format hybride franco-belge et comics. Des jeunes gens dont les préoccupations sont d’ordinaire plutôt tournées vers la séduction réciproque ou les petites querelles de famille, se retrouvent en effet aux prises avec des créatures immatérielles (les « vous », ce sont eux !), elles-mêmes opprimées par un méchant humain... Si le scénario a le mérite d’être plutôt original, assez long (130 planches) et carrément intriguant, la narration particulière, morcelée, et les dialogues souvent décalés, peinent à trouver le juste rythme pour subjuguer totalement le lecteur. On peine aussi initialement à bien identifier les personnages (Léa et Blue se ressemblent) à travers le dessin de Nicolas Pitz, qui accorde des expressions un peu figées et des grands yeux (mais pas mangas !) à tous ses personnages. Les scènes nocturnes bénéficient aussi d’un traitement relativement nouveau : décors et personnages sont dessinés en traits de couleur, sur des aplats de noir pur. Bref, l’originalité graphique et narrative est de mise, pour cette intrigue chorale et fantastique pour adulescents, en dehors des sentiers battus.