L'histoire :
Frédérica, que ses amis surnomment Freddy, est une adolescente agréable, rêveuse et discrète, mais surtout amoureuse. Elle est éprise de Laura, une fille hyper populaire qui la fascine. Sauf que Laura n'est pas vraiment exclusive. Elle est plutôt volage, elle aime séduire et multiplie les conquêtes... mais revient toujours vers Freddy. Laura a une emprise sur Freddy qui s'étonne elle-même de cette attirance forte et inexplicable. Au début de leur histoire, elle occulte ses agissements et lui pardonne toujours ses infidélités au point de délaisser sa meilleure amie pour quelqu'un qui se joue d'elle. Pourtant, ses amis la mettent en garde et essaient de lui faire prendre conscience que cette relation de dépendance est nocive et destructrice. A force de surprendre Laura dans les bras d'une autre, elle finit par admettre que ce n'est pas normal et ouvre enfin les yeux. Ce jeu ne peut plus durer… avoir le cœur brisé, passer du rire aux larmes, avoir de gros moments de doutes, elle en a assez et comprend qu'elle doit contrôler sa vie en mettant un terme à cette « relation ». Cette fois, c'est elle qui décide de la prochaine rupture : elle va (enfin) quitter Laura et mettre un terme à ses états d'âmes en dent de scie. Sage décision. Mais quand et comment ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le titre annonce d'emblée la thématique : les relations toxiques. Après Cet été là en 2014, la scénariste canadienne Mariko Tamaki signe un nouvel opus, accompagnée par Rosemary Valero-O’Connell qui illustre elle, son premier ouvrage. Les auteures abordent avec finesse et délicatesse tous les chapitres qui conditionnent nos vies : l’amitié, l’amour, avec ses côtés roses, les rencontres, la séduction et ses bobos, les séparations, les ruptures et les choix parfois douloureux, mais raisonnés. Le « Je t'aime moi non plus » a ses limites. Cette lecture dénonce l'influence néfaste et les impacts des relations malsaines sur sa propre vie sociale et celle de l’entourage. Contrairement à ce qu'on pourrait penser à la lecture des premières pages, le sujet central n’est pas l’homosexualité, pourtant omniprésent dans cet ouvrage. Le lecteur comprend qu'il s'agit d'un détail évoqué avec normalité et beaucoup de délicatesse, ce qui apporte une touche de modernité et d'humanité. Au fil des pages, on s'attache à Freddy, on comprend ses sentiments et on partage sa petite rébellion. Le graphisme simple mais efficace n’est pas sans rappeler le style graphique des comics. La dessinatrice utilise uniquement le noir et blanc avec une touche de rose qui ajoute une pointe de féminité. Abordé avec justesse et poésie, le sujet évoque une face cachée du passage à l'âge adulte, quand le cœur à plus de pouvoir que la raison et l’évidence.