L'histoire :
Entre le XVème et le XVIIème siècle, les sorcières, guérisseuses ou les jeteurs de sorts sont pris pour cible dans une grande chasse aux sorcières. Les femmes, et notamment celles en rupture avec l'ordre patriarcal, sont prises pour cible, persécutées. Les sorcières, comme on les appelle, qui garantissaient l'équilibre entre les vivants et les esprits, furent quasiment anéanties. L'ordre du monde en était menacé, les forces occultes pouvaient à tout moment prendre le dessus. Ainsi est naît l'Ordre de Minuit, une organisation structurée de sorcières à travers le monde, ayant pour objectif de combattre ces forces maléfiques. L'Ordre a évolué, et s'est perpétré de génération en génération. Johnson et Sheridan sont deux des membres importants de cet Ordre de Minuit. Elles ont pour mission de traquer leurs consœurs sorcières à travers le monde, parce qu'elles sont devenues trop puissantes. Elles ne contrôlent plus leurs pouvoirs et mettent en danger les autres et elles-mêmes. Une solution a été trouvée pour réduire leurs pouvoirs : leurs mains sont tranchées. Mais à mesure qu'elles effectuent de nouvelles missions, elles perdent progressivement leur humanité... Sheridan va donc se questionner sur sa place au sein de l'Ordre, tandis que Johnson est chargée d'éradiquer une nouvelle menace. Et pas n'importe laquelle puisqu'il s'agit d'une sorcière qu'elle connaît bien : sa sœur.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Mathieu Bablet (Shangri-La, La Belle mort, Carbone et Silicium) s'imprègne à nouveau de l'univers magique de The Midnight tales pour nous proposer un nouvel ouvrage collectif. Dans les quatre précédents volumes, il avait fait appel à des illustrateurs et scénaristes pour nous raconter le destin de sorcières appartenant à l'Ordre de Minuit, chargées de pourchasser les forces obscures. Ce nouveau roman graphique s'inscrit dans le même univers, se positionne comme une conclusion des quatre albums, tout en pouvant se lire de façon indépendante. L'immersion dans l'ambiance fantasmagorique, magique et effrayante, se fait dès la prise en main de l'objet-livre, à l'édition soignée. La bande dessinée ressemble à un grimoire orné de dorures. Une invitation à plonger... Huit chapitres construisent l'histoire, où se relaient huit artistes, orchestrés par le chef de file Mathieu Bablet, qui signe à son tour plusieurs scénarios et illustrations. La richesse de cette collaboration se reflète par la multiplicité des points de vue, des propositions graphiques, qui gardent pourtant entre elles une harmonie. De quoi satisfaire tous les goûts. Le collectif du Label 619, récemment passé chez l'éditeur Rue de Sèvres, continue de nous en mettre plein les mirettes, avec une bande dessinée à la pagination conséquente, et qui devrait ravir à la fois les aficionados d'ésotérisme et de sorcellerie, mais aussi les lecteurs curieux de (re)découvrir des artistes qu'ils apprécient ou qu'ils ne connaissent pas encore.