L'histoire :
Charity Tiddler a 15 ans. Désormais, elle passe ses étés dans la propriété de campagne familiale de Dingley Bell sans sa préceptrice et amie Blanche. Le moindre courrier reçu d’elle la rend donc folle de joie. Elle apprend ainsi que Blanche est entrée au service d’un pensionnat de jeunes filles près de Leeds. Mais la vie semble rude pour elle, entre des pensionnaires gravement malades et une directrice mégère… Charity s’inquiète. Entre autre occupation, elle reçoit la visite de sa cousine Ann, extrêmement volubile. Ensemble, elles s’amusent avec les animaux : Peter le lapin et Cook le canard. Charity s’inquiète aussi de plus en plus pour son cousin Philip, de plus en plus faible à chacune de ses visites à Bertram Manor. Avec lui, ils causent souvent littérature, mais jamais longtemps, car Philip est vite fatigué. Charity se rend compte que son ancien précepteur, Herr Schmal, lui manque terriblement. Charity reçoit aussi des nouvelles de son ami Kenneth Ashley qui s’est mis au théâtre. Puis les vacances se terminant, Charity revient à Londres avec le reste de la famille (et ses animaux !) et la vie citadine reprend son cours…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La jeunesse fantasmée de Béatrix Potter (l’autrice de Pierre Lapin, au début du XXème siècle) se poursuit à travers le roman de Marie-Aude Murail, lui-même adapté dans cette BD en diptyque par le couple Loïc Clément et Anne Montel. Nous suivons ici le quotidien de Charity Tinddler, jeune fille de « la haute » britannique, cette fois à l’âge de la post-adolescence, entre bonne éducation de rigueur et relationnel pudique avec ses cousins, ami(e) et animaux de compagnie. Même si c’est l’âge, il n’est évidemment pas question de rapports de séduction… les sentiments sont ici à fleur de peau, mais renfrognés profondément sous les apparats de la bonne société. Le verbe est une nouvelle fois élégant, littéraire et ce quotidien bienséant en toutes circonstances se découpe en chapitres. A travers le « gentil » dessin stylisé à l’aquarelle d’Anne Montel, sans bordures de cases, on s’attache une nouvelle fois aux personnages et à leurs destins tourmentés par les convenances et les maladies. Mais il faut bien reconnaître une petite lassitude s’agissant de ce devenir linéaire et confortable d’une jeune fille de bonne famille… surtout durant 118 pages. La fidélité à la matière d’origine est sans doute à mettre au crédit de Loïc Clément, mais une adaptation plus resserrée aurait sans doute été plus… convenable.