L'histoire :
A Kerdol, Dodji exerce une nouvelle fois ses pouvoirs de télékinésie dans une salle de classe abandonnée : d’un simple geste, il détourne les armes qu’Edwige lui lance au visage. Leur mission de recherche de nourriture se solde par un échec dans la cantine désertée. Saul a fait rafler toutes les réserves des alentours. Ils s’en retournent retrouver leurs amis, évoluant à l’ombre des bâtiments, pour éviter d’attirer sur eux les « Protecteurs », ces statues animées et rendues menaçantes par Saul. Dans cette même optique de préservation, Yvan, Zoé et Lex cultivent un potager au cœur même du cimetière de la ville. Le jeune Lex prend alors son courage pour leur faire une révélation importante que lui a confié une pie parlante : il faut que l’élu de la 8ème famille délivre Jezabel, piégée aux confins des limbes. Mais si cet élu échoue, alors les 15 familles entraineront le monde à sa perte. Et Jezabel se trouve « au Nord du soleil et au Sud de la lune ». Or Dodji sait désormais qu’il est précisément l’élu de la 8ème famille. Il croit pouvoir déchiffrer le message de la pie et emmène tout le monde en bateau jusqu’à une petit île dotée d’une forêt luxuriante et un grand hôtel luxueux, mais totalement déserté…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un épisode « de reprise » (le tome 14) et de mise au point, pour la première fois édité chez Rue de Sèvres, Seuls repart de plus belle en étendant les pistes ésotériques mystérieuses et obscures. Re-re-re-re-faisons le point. On sait désormais que les jeunes héros évoluent dans un entre-monde situé dans leur mort. On a même appris comment ils étaient morts à la fin de l’épisode précédent ! On continue donc d’assister à la guerre qu’ils mènent contre diverses forces ésotériques nébuleuses et surtout une sorte d’adolescent tyrannique et anté-christique, Saul. Mais cette fois, ils voyagent jusqu’aux abords d’un « hôtel au bord du monde », c’est-à-dire une grande et luxueuse demeure abandonnée sur une île, entourée d’une épaisse forêt. Ils chassent des pies parlantes qui les assènent de phrases énigmatiques. Et ils percent enfin le secret (un peu fumeux et tout de même incompréhensible) du mystérieux enfant-miroir. En somme, Fabien Vehlmann remet de nouvelles couches de mystère, à une intrigue déjà très chargée en mystères. Les thèmes de la solitude, de la disparition des adultes et du sentiment d’abandon sont certes toujours pertinents, mais leur répétition n’ouvre que peu de nouvelle perspective notable. Les personnages tournent une fois de plus autour des mêmes problématiques, sans parvenir à résoudre les précédentes, et en ouvrant de nouvelles. C’est épuisant et de plus en plus décousu. Au dessin, Bruno Gazzotti reste en revanche dans sa veine graphique parfaitement stable, dynamique et colorée.