L'histoire :
Max a découvert que son père était le manchot rencontré par hasard en pleine jungle alors qu'il fuyait en compagnie de Baïa, la jeune indigène muette. Le père et le fils entreprennent alors de rejoindre le fleuve, en marchant à travers la forêt. Ils ont récupéré le trésor contenu dans l'épave de l'avion. Max apprend que son père était le pilote de l'avion qui s'est écrasé avec la fille d'Hermann à son bord, résultat d'un kidnapping qu'il n'avait pas orchestré. Les deux infirmières, de leur côté, sont à nouveau dans le camp forestier d'Hermann, gravement blessé. Elles sont assignées à son chevet pour tenter de le sauver. Baïa, qui est tombée en panne d'essence avec la pirogue volée au Manchot, est réfugiée malgré elle chez Klaas, un hollandais impliqué dans le trafic de prostituées vers les camps de travailleurs d'Hermann. Le capitaine Rego les retrouve assez vite. Il sait que la jeune fille saura où est Max. Il doit retrouver le jeune européen, fils d'un diplomate qui ne manquera pas de lancer des recherches si le français ne donne plus signe de vie. Les course-poursuites continuent, les protagonistes se manquent de peu, mais Max devient de plus en plus déterminé...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il faut se faire à l'idée qu'on est partis pour une série de révélations croisées en tous genres avec ces aventures en pleine Amazonie, pleines de personnages au lourd passé, d'histoires d'amours naissantes et de paysages sauvages. Régis Loisel ajoute des péripéties sur les péripéties. Il n'est pas question d'épuiser trop vite un filon aussi dépaysant et distrayant. D'autant que son dessinateur Olivier Pont peut tout mettre en scène, les moments de peur ou de perplexité sur les visages de ses protagonistes, ou les scènes d'action qui s'emballent. La fin de l'album inclut une fuite à travers les rues d'une ville perdue, exécutée avec un rare brio. On est complètement cloués à nos fauteuils, on peut tourner les pages frénétiquement sans se perdre, c'est fascinant ! Ces dernières pages nous réconcilient d'ailleurs avec toute la série, dont les rebondissements sont parfois un peu improbables, et les coups de bol vraiment trop chanceux. Bien construite et plutôt classique, cette série est très réussi graphiquement. Le style semi-réaliste est bien sûr dans la continuité de l'école Loisel lorsqu'il a créé La Quête de l'Oiseau du Temps, mais Olivier Pont a un style bien à lui, d'une nervosité réjouissante. S'y ajoute une palette de couleurs remarquable de François Lapierre, qui sublime tout ça avec brio. Là aussi, la fin de l'album est bluffante. Bref, en trois tomes épais, nous voilà bien accrochés, on va patienter tranquillement pour la suite.