L'histoire :
Kalimboantao, Brésil, 1972. Guitare sur le dos, Max débarque de l'aéroport. A l'arrêt de bus, il fait connaissance avec Charlotte et Christelle, dite Cricri. Elles attendent Corinne, leur copine installée ici depuis quelque temps. Justement, elle arrive au loin au volant de sa 4L. Les 3 amies de longue date sont hyper contentes de se retrouver et proposent à Max de l'emmener avec elles. Sur le trajet, chacun raconte son histoire. Christelle et Charlotte viennent de terminer leur école d'infirmières à Besançon et espèrent trouver un job ici, diplôme en poche. Après avoir bourlingué aux quatre coins du globe, avec l'amour dans un coin de tête, Corinne a posé ses bagages en Amazonie. Et Max dans tout ça ? Sa mère vient de rendre l'âme, lui laissant deux photos. Sur chacune d’elles, il figure avec sa mère et un homme différent, inconnu au bataillon. Max est venu au fin fond du Brésil pour découvrir si l'un d'eux serait son père. La soirée est arrosée et tout le monde part se coucher. Christelle et Charlotte occupent le canapé-lit du salon et Corinne propose à Max de partager le même lit... avec une idée derrière la tête. Le lendemain, branle-bas de combat, tout le monde est sur le pont : Corinne a trouvé un job d'infirmière dans un camp forestier pour Charlotte et Christelle. Max les accompagne...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ça commence comme dans un film d'aventures léger, avec des personnages haut en couleurs. Et patatras, au fur et à mesure que l'on pénètre dans la sombre jungle, loin de toute civilisation, les animaux sauvages se font plus menaçants, les hommes dénués d'humanité se font plus présents. Loisel au scénario et Olivier Pont au dessin, l'association promettait de claquer comme un bon coup de fouet d'Indiana... et cette promesse est largement tenue. Loisel va à l'essentiel, avec un récit bien calibré qui tire à tout va, montrant rapidement que l'homme se rapproche inexorablement vers son cousin, le chimpanzé commun, qui vit de guerre, plutôt que vers le bonobo, qui vit d'amour et d'eau fraîche. Sa brutalité est sauvage, molestant la féminité de toute médiocrité. Et au milieu de tout ça, des personnages sympathiques, perdus dans un monde sans foi ni loi. Heureusement, l'amour et l'humour apparaissent comme des lueurs d'espoir avec des dialogues qui fusent comme des balles. Loisel montre une nouvelle fois son savoir-faire de conteur dans une ambiance inédite. Le dessin de Pont tutoie les sommet avec une dynamique graphique galopante, des cadrages vivants, une sensualité débordante, une nature luxuriante, rappelant son chef d'œuvre, Où le regard ne porte pas. Bref, des débuts excellents, qui donnent envie, avec un titre accrocheur et loin d'être consensuel...